Vendredi, après la fuite de M. Ben Ali, son premier ministre Mohamed Ghannouchi, 69 ans, était intervenu à la télévision nationale pour revendiquer la présidence par intérim de la Tunisie. Il devait d'ailleurs rencontrer samedi plusieurs figures de l'opposition.

Mais sa nomination en vertu de l'article 56 laissait la porte ouverte à un retour au pouvoir de M. Ben Ali et avait été contestée à la fois par des juristes, une partie de l'opposition et la rue. Cet article ne prévoit pas d'élections et ne donne pas le droit au président par intérim de briguer la présidence.

DES ELECTIONS DANS LES 60 JOURS

De fait, Mohammed Ghannouchi n'avait pas mentionné d'élections après sa nomination, s'engageant seulement à "mettre en oeuvre des décisions" prises par M. Ben Ali, notamment la tenue de législatives anticipées dans un délai de six mois.

Le Conseil constitutionnel tunisien a donc estimé qu'en vertu de la loi fondamentale tunisienne, le président du parlement était le chef d'Etat intérimaire, et non pas le premier ministre. Il a indiqué par ailleurs qu'une nouvelle élection présidentielle devait se tenir dans les 60 jours.

MANIFESTATIONS CONTRES GHANNOUCHI

Ce nouveau rebondissement s'est produit au moment où des manifestations et des marches ont commencé dans des villes de province pour réclamer le départ de Mohammed Ghannouchi dont la présence à la tête de l'Etat n'aura duré que moins de 24 heures.

Ces marches se déroulaient en dépit de l'état d'urgence qui interdit tout rassemblement sur la voie publique et donne aux forces de l'ordre la possibilité de tirer sur ceux violant ces dispositions.

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