omagin Selon le site de l'hebdomadaire français, tous trois auraient touché de l'argent sur des comptes bancaires à l'étranger contre des brevets «en attente d'être déposés» sur des batteries de véhicules électriques.Ce qui signifie, explique le site que «le constructeur ne serait donc pas protégé contre une réappropriation pure et simple de ses technologies mises au point au prix de milliards d'euros d'investissement.»

De quoi mettre à mal les «actifs stratégiques» de Renault-Nissan, selon l'expression employée jeudi par la marque au losange. Quatre milliards d'euros ont déjà été investi. En 2011, quatre véhicules électriques seront commercialisés et pour ce faire, les dépôts de brevets industriels sont entrés dans une phase active. Pas moins de 56 ont déjà été déposés (34 sont imminents et 115 en cours d'analyse). Dans cette course au Graal électrique, la Chine fait figure, pour l'instant d'outsider et a monté un consortium de constructeurs publics susceptibles d'investir 16 milliards de dollars en dix ans.


«La DCRI est sur le coup»

«C'est un sous-traitant automobile français qui aurait servi d'intermédiaire entre eux et des interlocuteurs chinois», affirme le site. Ce serait Renault qui aurait remonté le fil via une «société privée». Interrogé, le constructeur automobile français s'est refusé vendredi soir à tout commentaire. «Le Figaro» avait déjà évoqué une «piste chinoise» privilégiée par les services secrets et par Renault.

Le contre-espionnage planche sur l'affaire, selon des sources proches du dossier, dont l'une a affirmé que «la sous-direction de la protection économique de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, ndlr) est sur le coup». Officiellement, la DCRI n'est «pas saisie judiciairement à ce jour» mais peut l'être «à tout moment», a indiqué un de ses responsables.

Pour que les renseignements soient saisis, «il faut qu'il y ait une plainte. Si Renault porte plainte, le ministère de l'Intérieur, la DCRI, un juge seront saisis», a déclaré vendredi soir le ministre de l'Industrie, Eric Besson. Le groupe a annoncé jeudi qu'il envisageait de le faire.

Un des trois cadres se dit «abasourdi»

Par l'intermédiaire de son avocat, un des cadres soupçonné par Renault, Mathieu Tenenbaum, directeur adjoint du programme des voitures électriques du constructeur, s'est dit «abasourdi par les accusations d'espionnage». . Tenenbaum a été expulsé lundi de ses locaux professionnels «en quelques minutes, sans aucune justification qu'un laconique et énigmatique 0n sait ce que vous avez fait, vous feriez bien d'avouer», selon son défenseur, Me Thibault de Montbrial. L'avocat a dénoncé «ce décalage entre le mutisme de sa hiérarchie lundi et la véritable prédéclaration de culpabilité de la communication publique de Renault depuis quatre jours».