Jijel: Les émeutes font tache d’huile
Plusieurs régions de la wilaya de Jijel ont été le théâtre de manifestations menées par des citoyens, des jeunes, essentiellement. En effet, des jeunes, surexcités, ont incendié des pneus et bloqué la circulation routière au niveau de plusieurs ruelles du chef-lieu de la wilaya à l’aide de barricades et de troncs d’arbres. Les quartiers de Ayouf et Ekete , El Mekesseb, et «40 hectares», sur les hauteurs de la ville ont été ciblés par les jeunes en signe de protestation contre la cherté de la vie et la récente flambée des prix des produits de large consommation.

Tiaret: Le nouveau technicum saccagé
A Tiaret, c’est la partie sud plus précisément qui a été le théâtre, hier, d’actes de violences commis par des groupes de jeunes. En effet, juste après la prière, de petits noyaux d’adolescents ont investi les quartiers El-Bard et Volani pour exprimer leur ras-le-bol. Ces derniers, visiblement déchaînés, se sont déployés dans différents coins avant de s’en prendre au nouveau technicum Belhouari, pour briser les vitres de la façade et saccager les locaux. Les salles tout comme la bibliothèque et le bloc administratif n’ont pas été épargnés, a-t-on constaté sur les lieux. Les dégâts auraient été plus importants, n’était l’intervention à temps des policiers anti-émeutes, qui a permis d’éviter le pire. Des éléments de la Protection civile étaient aussi présents pour éteindre les quelques pneus en flammes.

Souk-Ahras: Les première affrontements
La flambée des prix des produits de large consommation, tels que le sucre, l’huile et la semoule, conjuguée à l’effritement du pouvoir d’achat des familles, a été la goutte qui a fait déborder le vase. De fait, dans l’après-midi d’hier, vers 16h30, le chef-lieu de la wilaya de Souk-Ahras a connu et pour la première fois, des scènes de violence.

Annaba: Des émeutes limitées
Des émeutes, quoique limitées à certains quartiers populaires de la ville de Annaba, ont éclaté, vendredi en milieu d’après-midi. Des dizaines de jeunes sont, ainsi, descendus dans la rue au niveau des cités du 8- Mai-1945, Pont-Blanc et Lauriersroses pour manifester leur colère, suite à la forte et subite augmentation des prix des produits de première nécessité, et dire leur mal-vie d’une façon générale, a-t-on constaté. __

Bordj-Bou-Arréridj: Les raisins de la colère__
Juste après la prière du vendredi, les émeutes ont repris de plus belle, à Bordj-Bou-Arréridj. Malgré une forte mobilisation policière, les émeutiers se sont attaqués aux sièges de la banque CPA et la Cnas et de la Sonelgaz et emporté micro-ordinateurs, fauteuils. Le commissariat central a été attaqué par des jets de pierre. Le calme n’est pas près de revenir dans la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, tant la colère est grande. Les services de sécurité semblent avoir du mal à contenir voire à étouffer cette situation quasi insurrectionnelle qui est en train de toucher presque tous les quartiers de la ville.

Constantine: Émeutes en série
En raison de la propagation effrénée des émeutes aux quatre coins de la ville, les agents de l’ordre et les brigades antiémeutes auront vécu une nuit d’enfer. La colère qui couvait à Constantine a donc fini par être extériorisée dans la soirée de jeudi avec une synchronisation pour le moins étonnante. Oued-El-Had, Ziadia, Faubourg Lamy, Bekira, la cité El-Bir, les 4e et 13e BK et même la nouvelle-ville Ali-Mendjeli ou encore les communes de Zighoud- Youcef et Hamma- Bouziane sont autant de quartiers et d’agglomérations qui constituent les foyers des émeutes qui ont marqué, dans la nuit de jeudi, la capitale de l’Est. Routes barricadées par des troncs d’arbre, bennes à ordures, grosses pierres et pneus brûlés, échanges d’hostilités avec les forces de l’ordre et slogans antipouvoir ont été au menu des émeutiers qui ont, toutefois, épargné les biens publics ou privés si l’on excepte quelques abribus saccagés çà et là. A Zighoud-Youcef, par contre, les dégâts sont importants puisqu'un lycée et un technicum ainsi que le siège de la commune ont été saccagés par des manifestants déchaînés.

Hadjout: Les jeunes jouent à l’Intifadha
Hier, tard dans la soirée, ils étaient des milliers de jeunes adolescents à sortir dans les rues et boulevards de Hadjout, mais selon des sources policières, ils étaient quelques centaines, ou à peine un millier. Torse nu et bariolé de peinture, avec des sigles agressifs, notamment des têtes de mort ou des sabres de pirates, ces jeunes, âgés de 16 à 24 ans, sont partis de l'agglomération de Meurad, située à 5 km de Hadjout. Armés de bâtons et de pierres, ils se sont dirigés vers les principaux édifices publics de la ville de Hadjout. Ils donnaient l'impression de vouloir une véritable Intifadha contre les véhicules stationnés et les immeubles rutilants.

Tipasa: Plusieurs manifestants arrêtés durant les émeutes de jeudi soir
Des sources policières nous ont indiqué que plusieurs jeunes manifestants ont été arrêtés lors des émeutes qui ont eu lieu dans la nuit de jeudi. A Bou Ismaïl, un groupe qui tentait de bloquer le CW 69 fut dispersé, et deux personnes qui persistaient à allumer des feux et brûler des pneus furent arrêtées. A Koléa, au niveau de la cité Kerkouba, deux personnes furent arrêtées alors qu'elles tentaient de brûler les poubelles collectives communales. Un policier fut légèrement blessé. A Fouka, au niveau de la cité Ali Amari, des manifestants ont dispersés par la Gendarmerie nationale. A Douaouda, au niveau de Haï Zitoun, 300 personnes ont manifesté. Elles ont jeté des cocktails Molotov sur les établissements publics et des véhicules de particuliers. Un des manifestant s'est brûlé avec son propre cocktail Molotov.

Aïn-Defla: Des échauffourées à Khemis-Miliana et Boumedefaâ
La journée de jeudi a été calme, mais la tension était palpable ici et là. Les incidents de Khemis-Miliana ont débuté en début de soirée. Des jeunes, descendus du quartier Fonal, ont disposé des blocs de pierres sur la RN4, mis le feu à des pneus et lancé des pierres en direction des usagers de la route. L’intervention rapide des éléments de la gendarmerie a vite fait de dégager la route. Vers 20 h, à proximité de la gare routière, des jeunes se sont rassemblés, mis le feu à des pneus et bloqué la circulation au niveau la RN4. La police est alors intervenue pour disperser la foule, à coups de gaz lacrymogène, à profusion d’abord, puis modérément pour ne pas indisposer les riverains.

Sig: De sérieux incidents
La ville de Sig n’a pas été épargnée par la protesta durant la soirée de jeudi. Des sources concordantes font état d’incidents qui ont commencé vers 19h. Des groupes de jeunes s’étaient formés au niveau de la gare routière puis ont investi le boulevard des Martyrs en se dirigeant vers les sièges de la daïra et de la mairie, créant la panique dans la ville. De nombreux poteaux électriques ont été arrachés alors qu’au quartier populaire de M’dina Jdida, une bibliothèque et le service social de l’annexe de l’APC ont été saccagés. Une station d’essence appartenant à un particulier et l’agence postale ont subi le même sort. Trois véhicules, dont une ambulance du centre de détention, ont été également brûlés.

Mascara: Soirée agitée dans quelques quartiers
La soirée du jeudi a été agitée dans quelques quartiers de la ville gagnés par la protesta. Vers dix-neuf heures, nous entendons des clameurs du côté de la zone 8. L’on nous signale alors un début d’agitation à la cité 936 logements. Au carrefour près de la CRMA, un important dispositif policier est également placé et tous les commerces habituellement ouverts sont fermés. Dans l’artère principale des 936 logements, les traces de la protesta sont encore là avec une rue jonchée de pierres et les poubelles renversées.

Relizane: Les habitants manifestent devant le siège de l’APC
Le chef-lieu de la wilaya Relizane a connu, dans la journée de ce jeudi, une contestation des habitants qui se sont regroupés devant le siège de la commune, en fermant l’accès durant plus de deux heures. Les manifestants protestaient contre la lenteur dans la délivrance de l’extrait de naissance 12S, qui dure près de deux mois ou plus, et le chômage qui frappe la jeunesse. Les autorités locales, à leur tête le wali Kadi Abdelkader, se sont déplacées sur les lieux et ont promis aux contestataires de prendre leurs doléances en charge. Signalons qu’aucun dépassement n’a eu lieu lors de ce mouvement de protestation, que les forces de l’ordre ont dispersé.