Retrait du permis de conduireLe nombre d’accidents de la circulation, de décès et de blessés a considérablement diminué en 2010 comparativement à l’année 2009 et aux années précédentes. Balançant tous les chiffres liés à la sécurité routière, le ministre des Transports, M. Amar Tou, intervenant lors de la journée parlementaire organisée hier à ce sujet, a présenté ce résultat comme “une grande réalisation”. Cette réalisation “importante” est due principalement, selon le ministre, à la nouvelle loi, entrée en vigueur depuis février 2010, relative à la circulation et qui a connu un durcissement jugé excessif, notamment dans sa disposition sur le retrait quasi systématique du permis de conduire pour une majorité des infractions. Il a également rejeté la suggestion d’amender cette loi pour introduire des allégements dans les sanctions. Deux arguments pour justifier son refus de révision de sa loi. Les résultats (baisse des accidents et du nombre de mots) qui reflètent, selon lui, l’efficacité du dispositif coercitif et, autre explication, inattendue, “la loi vient de naître, il faut la laisser grandir, vieillir avant de l’amender”.

Elle n’a pas encore atteint l’âge d’un an, a expliqué le ministre. Par contre, M. Tou a annoncé qu’un avant-projet de décret portant sur le permis à points est déjà prêt et qu’il sera présenté en Conseil des ministres. Faire exactement comme le pays voisin à l’Ouest (le Maroc) qui est en train de régler le permis à points. Le ministre préconise donc, à court terme, l’application du permis à points, mais il maintient sa loi et ses dispositions liées au retrait de permis. Un paradoxe ! En effet, comment maintenir les sanctions prévues dans l’actuelle loi et introduire le permis à points dont les sanctions comme pratiqué de par le monde permettent de garder le permis tout en perdant des points avec à l’horizon le risque de retrait une fois tous les points consommés. Il mettra ainsi l’accent sur les chiffres tout au long de son intervention donnant l’impression de délivrer le bilan d’une performance économique. Il a, par ailleurs, en s’appuyant exclusivement sur ses chiffres, omis tout autre facteur pouvant avoir contribué à cette tendance baissière des accidents. Ce qui n’a pas été du goût des représentants de la police, de la gendarmerie et de la Protection civile. En effet, les éléments de la gendarmerie et de la police ont beaucoup contribué à cette baisse par leur présence à travers le réseau routier. Une présence dissuasive efficace.

La Protection civile s’est dotée, de son côté, d’une stratégie d’intervention rapide qui a réussi à sauver des vies. L’autre facteur est lié au réseau routier. L’ouverture de larges tronçons de l’autoroute et le dédoublement de plusieurs voies ont réduit fortement les collisions frontales relevées sur les routes à double sens. N’a-t-il tenu compte d’aucune des remarques faites par le président de la commission des transports, communication et télécommunication, M. Daoui qui suggéra des allégements ou une souplesse dans les procédures, ni de la requête du vice-président de l’APN, M. Chihoub pour la révision du texte jugé trop répressif. La journée parlementaire a été en fin de compte une journée “transports”, une journée Tou.