MV BLIDALe "MV Blida" et ses 27 membres d'équipages ont mystérieusement disparu depuis leur capture par des pirates somaliens. Les familles et les proches des 17 marins Algériens clament très fort leur angoisse pendant que l'armateur, International Bulk Carriers (IBC), qui exploite le navire se dit également "sans nouvelles" du vraquier battant pavillon algérien.

"Nous sommes sans nouvelles du vraquier et de son équipage", a indiqué ainsi une source d'IBC, rapporte mardi l'APS, qui ajoute que l'armateur vient de recevoir les proches des 17 Algériens membres de l'équipage du navire qui en compte 27 dont 5 sont de nationalité ukrainienne. Les 4 autres sont de nationalité philippine (2), jordanienne (1) et indonésienne (1), explique encore l'armateur IBC.

Filiale de CNAN Group créée en 2007, IBC est, en fait, une société mixte de droit algérien à majorité saoudienne, spécialisée dans le transport maritime de cargaisons homogènes. Cette entreprise semble aujourd'hui réellement dépassée par cet acte de piraterie unique en son genre puisqu'il n'a toujours pas été revendiqué.

D'habitude, les pirates somaliens négocient âprement les navires capturés et ne ratent aucune occasion à demander de très fortes rançons. Mais dans le cas du "MV BLIDA", les pirates semblent opérer une stratégie qui a étonné les spécialistes des questions de piraterie.

En effet, en temps normal, les pirates somaliens ne tiennent pas à détenir longtemps les marins capturés. Aussitôt l'assaut donné, ils font savoir leurs exigences financières. Mais avec le navire Algérien, les pirates somaliens ne semblent pas pressés "à monnayer" la libération de leurs détenus.

Il faut savoir que selon plusieurs experts de l'association "Ecoterra International", spécialisée dans les questions de piraterie, en 2010, des centaines marins ukrainiens, yéménites ou philippins capturés par des pirates somaliens et souvent abandonnés par leur gouvernement ou leur employeur, ont attendu depuis des mois une hypothétique libération.

De l'eau sale pour boire et un repas par jour, les conditions de détentions sur les côtes somaliennes sont également éprouvantes et peuvent causer des décès. Il est également rare que des pirates somaliens remettent aux forces navales internationales antipiraterie des marins souffrants.

C'est dire donc que plus la détention est longue, plus le risque de périr est grand pour les 17 marins Algériens. En plus, en l'absence d'un interlocuteur qui ait à coeur le sort de l'équipage, les négociations avec les pirates somaliens qui pourraient être bouclées en trois ou quatre semaines, peuvent s'éterniser pendant des mois, soulignent des spécialistes de la piraterie maritime.

Reste alors à savoir comment l'Algérie compte se comporter face à cette épreuve qui frappe durement 17 de ses concitoyens.