Pourtant, notre pays a tous les atouts pour faire valoir la bonne cause des millions de personnes atteintes de diabète. Non seulement à l’échelle locale, territoriale ou régionale, mais continentale.

Pandémie du diabèteCette rencontre, co-organisée par le ministère de la Santé des Émirats, du conseil exécutif du Conseil des ministres de la Santé, du Conseil de coopération du Golfe, de la Banque mondiale (région Mena) et de la Fondation mondiale du diabète, mais aussi co-organisé et parrainé par Novo Nordisk, soutenu par la Fédération internationale du diabète, la Société du diabète des Émirats, l'Autorité de la santé Abu-Dhabi, le groupe du Golfe pour l’étude du diabète et le Forum des politiques de santé Mena, est soutenue par le prince héritier Frederik du Danemark. Ce forum vise à réunir, pour une première mondiale, les politiques et les décideurs, les organisations internationales, d'éminents experts, professionnels de la santé, la communauté du diabète et des médias, afin de développer des plans d'action concrets qui peuvent établir la base d'un diagnostic plus précoce du diabète, un meilleur accès au soins, améliorer la prévention et le traitement de cette pandémie et ses complications. Il a été une opportunité pour les députés, les sénateurs, les professeurs en diabétologie et en médecine interne, mais aussi les cadres de Novo Nordisk Algérie, de mettre le doigt sur la douleur. Une opportunité pour également “réaffirmer leur engagement à la question en adoptant une déclaration commune visant à promouvoir des politiques et des normes pour la prévention et les soins du diabète dans la région Mena”. Et l’un des thèmes sensibles, comme “celui d’habiliter les femmes à protéger la famille et la société du diabète”, est encouragé par des leaders féminins.

L’enjeu est certes ailleurs, mais «la carte Algérie» dans la région Mena est plus que valorisante, surtout que l’Afrique du Nord est très exposé à cette pandémie. Il faut signaler que ce forum a réuni près de 700 participants de 22 pays et territoires dans la région Mena, dont notamment l’Afghanistan, l’Algérie, l’Iran, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, le Maroc, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Tunisie et les Émirats arabes unis. Fort malheureusement, et au moment où les représentants des gouvernements et des organisations nationales, régionales et internationales, les associations professionnelles et de patients, professionnels de la santé, ont donné leur aval, le ministère algérien de la Santé n’a pas été représenté, et aucun argument ne pourrait justifier cette absence. Parrainé par le cheikh Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, Premier ministre et vice-président des Émirats arabes unis, émir de Dubaï, ce forum a été une occasion de mettre l’accent sur cette pandémie qui risque de gangrener près de 52 millions de personnes à l’horizon 2030 dans le région Mena, et ce malgré les estimations actuelles et selon lesquelles 27 millions d’habitants de la zone Mena sont touchés par le diabète de type 2. Ces chiffres alarmants auront des conséquences socioéconomiques et sanitaires désastreuses si rien n’est fait pour inverser la tendance.

Le docteur Jean-Claude Mbanya, président de la Fédération internationale du diabète (FID), a estimé le nombre de diabétiques à 300 millions alors que le taux de mortalité dans la région Mena est de 400 000 personnes par an et de 14 millions dans le monde. Il révèle qu’un demi-milliard de personnes sera recensé à l’horizon 2030 si les politiques ne suivent pas. M. Mbanya s’interrogera d’ailleurs sur l’absence de motivation des décideurs à aller de l’avant pour freiner cette catastrophe internationale. Du changement du mode de vie, en passant par la coopération étroite des États et des gouvernements, le représentant de l’Organisation mondial de la santé (OMS), la vice-présidente du groupe Novo Nordisk, Lise Kingo, le professeur Tawfik Khodja du Conseil des États du Golfe, et Amine Kamran, de la FID-Mena, mais aussi la représentante de la Banque mondiale et le patron de Novo Nordisk, Lars Rebien Sorensen, ont plaidé pour des recommandations plus réalistes qui pourraient apporter un plus aux diabétiques. Signalons, enfin, que cette rencontre sera suivie de la remise du grand Prix des sciences médicales du cheikh Hamdan Bin Rachid Al Maktoum et du Congrès d’endocrinologie des Émirats, un prix créé en 1999, “et qui distinguera des chercheurs ayant apporté des améliorations majeures dans le domaine du diabète”.