Bouteflika et MerkelEn visite officielle en Allemagne, le président de la République a annoncé la création immédiate d’une commission mixte algéro-allemande. “Le chef de l’État a souligné qu’Alger et Berlin ont décidé de redoubler d’efforts en vue de renforcer leurs relations bilatérales”, rapporte l’APS. Il a précisé, dans ce contexte, que la commission œuvrera à soutenir ces efforts et à encourager les opérateurs économiques des deux pays à saisir les opportunités offertes par le marché algérien, en incitant notamment les PME-PMI allemandes à s’y impliquer davantage. “La stratégie de développement de mon pays et les instruments de la coopération bilatérale déjà en place nous ont permis de dégager de nouvelles potentialités dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie, des énergies renouvelables et des nouvelles technologies”, a indiqué le président de la République.

Pour rappel, le ministre de l’Énergie et des Mines, qui accompagne le chef de l’État en Allemagne, a indiqué lundi que l’Algérie s’apprêtait à lancer un “ambitieux” programme de développement des énergies renouvelables s’étalant sur 20 ans et devant augmenter considérablement la production de l’électricité à partir de ces énergies alternatives. “Dans quelques semaines, nous allons présenter au gouvernement un plan de développement des énergies nouvelles et renouvelables (...) c’est un programme extrêmement ambitieux en matière d’énergies solaire, éolienne et de géothermique”, a-t-il déclaré. Le chef de l’État a ordonné au gouvernement de présenter en Conseil des ministres, dans le courant de l’année 2011, un véritable plan national de développement des énergies nouvelles et renouvelables. Un an après le lancement de l’initiative industrielle Desertec (Dii), la première conférence-exposition annuelle de ce consortium privé a été organisée à Barcelone les 25-26 octobre dernier. Près de deux cents participants, majoritairement des industriels allemands, ont été accueillis par Paul van Son, P-DG de Desertec. Ce dernier a indiqué que l’initiative devait se traduire en étapes et projets commerciaux pour la région euroméditerranéenne. Réunissant plusieurs partenaires, dont Cevital, Dii vise à créer, d’ici à quarante ans et pour 400 milliards de dollars, un réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censé fournir jusqu’à 15% de la consommation d’électricité de l’Europe.

Pour l’heure, le consortium entend se concentrer jusqu’en 2012, sur la création d’un environnement législatif et régulateur propice, sur l’analyse de projets de référence et sur le développement d’un plan de mise en œuvre de projets concrets pour la production d’électricité verte. La phase de réalisation doit débuter après 2012. L’AFP indique que la chancelière allemande a également évoqué un projet allemand visant à aider l’Algérie à renforcer la sécurité à ses frontières. “Nous souhaitons coopérer avec l’Algérie et avec des entreprises allemandes, qui en ont la technologie, à un projet de protection des frontières”, a affirmé la chancelière sans donner plus de détails. Les relations économiques algéro-allemandes ont connu un développement très positif et dynamique au cours des années précédentes. Le nombre croissant de visites officielles de haut niveau au cours des années précédentes est la preuve de l’importance des relations économiques entre les deux pays. Le nombre d’entreprises allemandes représentées en Algérie ne cesse d’augmenter.

En 2010, on en dénombre 200. “L’économie allemande s’est toujours engagée à établir des partenariats à long terme en s’investissant dans la formation, le transfert de savoir-faire et la création de postes d’emploi durable”, ne cessent de marteler les responsables allemands. Les investissements allemands en Algérie comme Linde, E. ON, Siemens, Henkel, Messer Griessheim, BASF, Basalt, Dywidad, ZF, DHL et notamment Knauf, témoignent de cette stratégie. La société Knauf, par exemple, a formé au cours de trois années passées plus de 2 000 personnes intervenant dans les domaines de matériaux de construction.