Sur un plan purement mathématique, l’Algérie est logée à la même enseigne que la France après deux matches joués. En 180 minutes de jeu, les Verts de Rabah Saâdane n’ont marqué aucun but et n’ont réussi à prendre qu’un point sur six possibles. Toutefois, leur situation dans leur Groupe est bien meilleure que celle des Bleus, ou plus précisément moins laborieuse. Grâce à leur nul face à l’Angleterre (0-0), qui faisait suite à une défaite presque injuste contre la Slovénie (0-1), Hassan Yebda et ses coéquipiers ont encore de sérieuses chances d’atteindre les huitièmes de finale. Un succès lors du troisième match contre les Etats-Unis peut leur suffire.

L’attaque, seul bémol

imageLes Verts se sont relancés dans la course à la qualification et c’est on ne peut plus mérité au vu de la prestation qu’ils ont fourni face à l’Angleterre. Même si, il faut le reconnaître que les Three Lions n’avaient rien d’un ogre ce soir-là, les tombeurs de l’Egypte en éliminatoires ont réalisé un match d’un très haut niveau. Au lieu de rester recroquevillés derrière et compter sur des opportunités de contre, Ziani et ses équipiers ont su produire du jeu et aussi priver leurs opposants de ballon. La possession, qui était de 55% en leur faveur à la pause, démontre, à elle seule, l’attitude ambitieuse et courageuse avec laquelle ils ont évolué. N’ayant eu plus rien à perdre, ils ont montré à tous ceux qui les ont critiqué qu’ils étaient parfaitement en mesure de rivaliser avec les meilleurs au monde.

Vingt-huit ans après avoir fait chuter l’Allemagne (2-1), l’Algérie a donc été à deux doigts de battre un autre ex champion du monde. Au final, les Fennecs ont tout de même du se contenter du minimum. Pour l’emporter, il aurait fallu qu’ils croient plus en leur potentiel et qu’ils exploitent d’une manière plus concrète les offensives qu’ils ont eues. Mais, avec une attaque, diminuée sur le plan numérique et aussi technique, cette tâche a été impossible à réaliser. Karim Matmour, qui évolue habituellement au poste de milieu de terrain, a erré pendant 90 minutes du jeu dans un rôle qui n’est pas du tout le sien. Un fait dommageable, surtout que, pour une fois, l’arrière-garde anglaise semblait être parfaitement prenable.

A l’issue de la partie, Rabah Saâdane a donc eu à nourrir quelques regrets. Néanmoins, ils étaient insignifiants par rapport aux satisfactions qu’il a pu tirer de cette rencontre. Le patron des Fennecs a beaucoup aimé la réaction de ses hommes dans l’adversité, de même que leur faculté à hisser leur niveau de jeu dans un contexte pas du tout facile. « C’est dans des matches comme cela qu’on peut évaluer le vrai niveau de notre équipe. Le problème c’est qu’on arrive pas à répéter ce genre de prestations à cause de l’instabilité et c’est cela la différence entre nous et les grandes nations » a-t-il déclaré en conférence de presse. Pour s’inviter dans le top 16 mondial mercredi prochain, l’Algérie va donc devoir déroger à ses habitudes et réussir une deuxième grande performance de suite. Ca ne sera pas aisé face aux Etats-Unis, mais une chose est sûre, et les Anglais pourront en témoigner, c'est tout à fait possible.