La coupe du monde est nulleDes tactiques frileuses?

Juin 2006. L’Allemagne domine le Costa Rica 4-2 en match d’ouverture. Quelques jours plus tard, l’Argentine atomise la Serbie 6-0. Juin 2010, après les 16 premières rencontres, 25 buts ont été marqués. Avec une moyenne de 1,56 but par match, on est loin des 2,81 buts par rencontre du Mondial 1982 (le plus prolifique des 28 dernières années) et même des 2,21 buts du Mondial 1990 (le moins prolifique). Une frilosité digne de la Ligue 1 qui s'explique aussi par le manque de prise de risque tactique. Presque toutes les équipes de la compétition ont évolué avec deux milieux défensifs et un seul attaquant de pointe. Un 4-2-3-1 qui s’est vite recroquevillé en un 4-5-1 par peur d’encaisser un but. Plus que tout en ce début de compétition, les sélectionneurs ont voulu éviter la défaite.


Des équipes cramées?

Des crampes à la 70e minute, des équipes sans rythme au bout de l’heure de jeu et un manque de mouvement flagrant, les sélections seraient-elles déjà fatiguées? Impossible de le savoir mais les conditions de jeu (le Brésil et la Corée du Nord ont joué en altitude par 3°C pendant que 500 manchots mourraient de froid (véridique…)) peuvent expliquer par exemple les crampes. «Le passage du chaud au froid entraîne des désagréments musculaires. Tout comme l’altitude car les muscles sont moins bien oxygénés», explique Dr Jean-Marc Laborderie. C’est pour cette raison que les grosses cylindrées se sont préparées dans les sommets. Et le manque de rythme? «Les favoris se préparent pour être prêts à la sortie des poules. La charge de travail qu’elles ont subie ne leur permet pas d'être vives, dynamiques sur les premiers matchs. Mais ça devrait payer lors des 8es», poursuit Laborderie.


Un ballon suspect?



Le Jabulani que l’on présentait comme une arme anti-gardien («un ballon pourri», selon Chaouchi) est-il plus largement une arme anti-footballeur? Sa trajectoire flottante perturbe l’ensemble des joueurs. «C'est un ballon un peu spécial, c'est dur de contrôler les passes longues, détaille le Slovène Robert Koren, dont le tir a provoqué une boulette du gardien Chaouchi (1-0) dimanche. Le ballon a joué un rôle dans mon but.» Pour ce tir réussi, combien de centres au troisième poteau, de passes ratées et de tentatives de frappes qui atterrissent dans les tribunes? Bizarrement, les Allemands, qui ont pu jouer en Bundesliga toute l’année avec ce ballon, ont marqué quatre buts lors de leur premier match. Ça devrait donc s’arranger avec le temps.


Des vuvuzelas qui perturbent le jeu?

Les VuvuzelasLes «trompettes du diables» agacent la planète foot. Perturbent-elles les joueurs? «C'est difficile de se concentrer pour ceux qui sont sur le terrain», explique Cristiano Ronaldo. «Des fois, on est seul, on remet le ballon alors qu'on aurait pu se retourner. Ça change par rapport à d'habitude. On ne peut pas prévenir ses coéquipiers», détaille attaquant français Yoann Gourcuff. Argument compréhensible mais difficilement recevable pour ces joueurs habitués au vacarme d’Old Trafford ou du Stade Ali-Sami-Ye de Galatasaray. Pas de cris sur les moments chauds, peu de chants lorsqu’une équipe est menée… Et si en masquant l’ambiance, le bourdonnement continu plongeait les rencontres dans un faux rythme contraire au football?

Et vous pensez-vous aussi que cette Coupe du monde est pour l'instant décevante? Pour quelles raisons?