HyundaiInvité par le centre d’ Echaâb des études stratégiques pour expliquer le phénoménal et rapide essor économique de la Corée du Sud, l’ambassadeur Choi Sung- Joo réussit, dans la langue de Voltaire, un exposé didactique. Visiblement fortement imprégné du legs philosophique de Confucius, Choi Sung-Joo n’a pas recouru aux formules ampoulées, exagérément diplomatiques pour dire la réalité de la coopération bilatérale entre l’Algérie et la Corée du Sud, deux pays signataires d’un accord de partenariat stratégique et qui fêtent cette année vingt ans de relations diplomatiques.

Ainsi, l’ambassadeur dira que «le volume des investissements sud-coréens en Algérie est minime». Même l’attendu Hyundai ne viendra finalement pas de sitôt. «Je pense que Hyundai n’est pas près de prendre une décision d’implantation en Algérie. Il y a une forte demande du marché local et des marchés avoisinants», expliquera-t-il. En revanche, il soulignera l’importance des échanges commerciaux dont le volume a quadruplé en quatre années pour passer de 0,5 milliard de dollars en 2005 à 2 milliards de dollars en 2009. «Cette tendance ira crescendo », misera-t-il. Les entreprises sud-coréennes exportent bien vers l’Algérie, notamment les plus prépondérantes d’entre elles, en l’occurrence celles intervenant dans l’automobile, l’électroménager et l’engineering. D’ailleurs, l’ambassadeur informera de l’inauguration, aujourd’hui à Sétif, de l’usine Samha, joint-venture entre le géant Samsung et Cevital. Samsung, a indiqué Choi Sung-Joo, représente à elle seule 10 % du produit national brut sud-coréen. L’entreprise dispose de 40 filiales, dont celle spécialisée dans l’engineering qui a raflé le marché d’élargissement de la raffinerie de pétrole de Skikda, suite à l’appel d’offres de la Sonatrach.

Cela étant, vingt-quatre fois plus petite que l’Algérie, la Corée du Sud, pays à la superficie tout juste de 100 000 m2 et de 49 millions d’habitants, jouit d’une prospérité économique indéniable. Fin 2008, le pays a exporté pour 422 milliards de dollars. Son taux de croissance a été en 2010 de l’ordre de 4,5 % et est sur une courbe ascendante. Le PIB par habitant est de 17 000 dollars alors qu’il n’était que de 82 dollars en 1960. Quel est le secret de cette réussite pour un pays qui n’a aucune ressource naturelle et montagneux (75% de la superficie) ? Il y a, répond l’ambassadeur, la réunion de trois éléments : la ressource humaine, un bon leadership et l’aide importante de la communauté internationale après la guerre des deux Corées.