imageEncore et encore...Une nouvelle hausse vient d’atteindre les prix de l’huile de table déjà sujette à pareil cas il y a à peine quelques jours. Que le contenant soit d’un litre ou de deux de 5 ou de 10 litres, les prix ont accusé, encore, une autre hausse. Quoique légère, elle se chiffre tout de même à 5 DA par litre. Il n’en demeure pas moins qu’elle vient s’ajouter à la hausse significative effectuée il y a peu de temps sur le même produit.

Une «virée de ménagère» faisant ses emplettes dans le quartier populeux de Ben Omar (Kouba), nous fait découvrir les (tout) récents prix de l’huile de table qui ont de nouveau grimpé chez le détaillant. Ce dernier, crie à qui veut l’entendre, avec factures d’achat à l’appui, que «ce sont les grossistes qui font monter les prix». Ces derniers renvoient la balle à l’usine qui fixe de nouveaux prix d’approvisionnement. Conséquences: les petites bourses n’en peuvent plus de subir toutes ces hausses intempestives qui pénalisent les modestes ménages.

Contacté par nos soins, Madjid Mechiet, responsable régional d’Alger de la marque d’huile de table «Afia», nous a confirmé cette augmentation de 5 DA par litre «au prix d’usine.» Il a précisé que «le détaillant, qui ne prend qu’une faible marge bénéficiaire, répercute cette hausse directement sur les prix de détail, soit 5 DA d’augmentation par litre, qui se multiplie selon la capacité du contenant».

Madjid Mechiet explique cette augmentation par la hausse continue depuis novembre dernier des prix mondiaux de la matière première servant d’intrant à la production nationale d’huile de table. Cette hausse a touché toutes les marques d’huile consommées dans le pays. Selon les grossistes contactés, cette hausse paraît excessive, étant donné que même si la matière première a connu une augmentation sur le marché mondial, cette nouvelle augmentation est exagérée et pèse lourd sur le budget des ménages.

Dans le même sillage, la margarine risque de connaître une hausse substantielle. «Nous avons bien entendu parler, renchérissent certains, d’augmentation importante sur les marchés internationaux du blé et des matières premières pour fabriquer de l’huile de table, etc. Mais rien ne nous explique a priori cette cascade de hausses des prix, en catimini qui, souvent, dépassent l’entendement» soulignent quelques citoyens. A ce rythme, les ménages vont continuer de payer cher les retombées de la spirale des prix.Il est de notoriété publique que l’Algérie est trop dépendante des marchés internationaux concernant les produits alimentaires, rappelle-ton. Les petites unités agroalimentaires fonctionnent avec des inputs importés à plus de 80% (sucre, huile etc.) à coups de devises fortes.

Pour rappel, les importations de biens de consommation alimentaires sont en recul de 13,76%, passant de 458 millions de dollars en janvier 2009 à 395 millions de dollars en janvier 2010. Cette baisse pourrait être liée à la hausse des prix des produits, provoquant une chute de la consommation, ainsi qu’aux effets jugés «paralysants» par d’aucuns, de l’instauration du crédit documentaire (Credoc) pour les importateurs versés dans la revente en l’état. Par ailleurs, la hausse du prix de l’énergie, le gas-oil en particulier, constitue un facteur décisif sur l’inflation, provoquant une hausse du prix des transports et, par ricochet, sur celui des produits alimentaires. Ainsi, le panier de la ménagère, qui devrait ressembler normalement chez nous au panier des prix de pétrole dans le monde, continue à prendre des airs «snobs» avec des dépenses quotidiennes incompressibles qui pénalisent fortement le citoyen. Que reste-t-il donc dans sa modeste bourse pour les soins, les loisirs, l’éducation...pour ne citer que ces impératifs nécessaires et incontournables et mener une vie jugée ailleurs de «normale»?