imageCette année, les élèves, notamment ceux évoluant en classes d’examen, n’ont pas été en mesure d’achever le programme scolaire. La reprise de l’année scolaire a démarré en retard car elle a coïncidé avec le Ramadhan. Dès la rentrée scolaire, il y a eu le problème des tabliers suivi par celui de la grippe porcine. Il y a eu ensuite une semaine de vacances en novembre à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du déclenchement de la Révolution. A cela s’ajoutent trois semaines de la grève des enseignants le même mois.

L’interruption de la scolarité a été suivie par les vacances d’hiver de deux semaines. Puis, lors de ce mois, les enseignants ont été en grève pendant deux semaines. En tout, il y a eu cinq semaines de grève. Pour les classes de terminale, l’arrêt des cours aura lieu le 25 mai. Les élèves seront-ils prêts pour subir l’examen du baccalauréat? Pas si sûr. C’est en tout cas l’avis de Khaled Ahmed, président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves. Il ajoute qu’il est également peu probable que le délai s’étendant du 25 mai, date d’arrêt des cours, au 6 juin, date de l’examen du baccalauréat, soit suffisant pour rattraper les cours perdus et effectuer les révisions.

Tous ces éléments font que la session du Bac ne se présente pas sous de meilleurs auspices. «On a transmis une correspondance au ministre de l’Education nationale. On avait demandé le report du Bac à la fin de juin et une deuxième session en septembre prochain», nous a dit Khaled Ahmed. Les candidats au baccalauréat qui auraient échoué à la session de juin peuvent toujours tenter leur chance une nouvelle fois. Sans cette session, l’année prochaine on se retrouvera dans une impasse car il faut trouver de nouvelles clases pour ceux qui ont échoué au Bac.

Le taux de réussite au Bac était de 53% l’année dernière. Normalement, l’élève devrait décrocher une note de 10 sur 20 ou plus pour être admis à l’examen. Le rachat n’existe plus en théorie. Mais l’Union des associations des parents d’élèves n’exclut pas de demander cette alternative en ayant recours aux fiches de synthèse et en prenant en compte les moyennes des résultats de toute l’année. C’est un autre moyen d’augmenter le nombre de reçus. Ce serait la consolation au cas où la deuxième session serait un choix rejeté par le ministère. En outre, il y a des élèves qui obtiennent de bonnes notes lors d’examens subis dans ce qui est communément appelé les matières essentielles. Ils devraient prétendre légitimement au rachat, selon notre interlocuteur. Mais avec quelles connaissances?

Depuis le début de l’année scolaire, autour du 15 septembre et en arrivant à la fin des cours le 25 mai, peu de cours sont dispensés. Au-delà des problèmes liés aux examens c’est celui du niveau scolaire des élèves qui se pose. Il y a 28 semaines de cours en principe lors de cette année. Mais si l’on déduit cinq semaines de grève, il n’y en a plus que 23 semaines de cours. Les périodes des examens et des compositions occupent une semaine de chaque trimestre, soit trois semaines, ce qui réduit l’année à 20 semaines. Il y a donc 8 semaines de moins. D’habitude, les cours se terminent à la fin de mai, ce qui donnait 32 semaines de cours contrairement à 2009/2010 où l’année scolaire a été volontairement raccourcie. Même avant de commencer à calculer, il y a déjà quelques jours de cours en moins à cause de la Coupe du Monde. Des 20 semaines, on peut même réduire quelques journées chômées et payées à l’occasion des fêtes nationales et religieuses. En outre, les contractuels n’ont plus le droit d’enseigner et un concours de recrutement a été organisé alors qu’on ne connaît toujours pas les résultats. Donc, les élèves n’ont pas eu de cours. Certains lycées et CEM, même à Alger, n’ont pas été capables de recruter des professeurs de sciences naturelles, de physique et de français pendant toute l’année. Pour les recrutement, des diplômes sont exigés dans la filière enseignée contrairement aux années précédentes où ils étaient effectués même si les enseignants avaient des diplômes dans des filières similaires ou proches de celles enseignées. Le ministre a supprimé presque deux semaines de vacances en février et en mai pour mettre des cours à la place. Mais pas plus.