Le juge des référés du tribunal de grande instance (TGI) de Marseille a ordonné vendredi le retrait des affiches intitulées «Non à l'islamisme» de la campagne du président du FN et tête de liste dans la région PACA, Jean-Marie Le Pen. Il a estimé que ces affiches, qui copiaient celles diffusées contre les minarets à l'automne dernier en Suisse, constituaient «un trouble manifestement illicite».

Ces pancartes, diffusées par le mouvement des jeunes du FN d'abord en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, puis sur tout le territoire, représentent une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France recouverte du drapeau algérien et sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles. Le titre : «Non à l'islamisme».

La juge, qui avait notamment été saisie par la Ligue contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra), a estimé dans son ordonnance que «cette affiche est non seulement de nature à provoquer un sentiment de rejet et d'animosité à l'encontre d'un groupe de personnes dont sont visées les pratiques religieuses, les femmes et la nationalité, mais, en outre, s'adresse essentiellement à la jeunesse de nature plus influençable.»

image500 euros par jour de retard

«Cette affiche provocatrice est constitutive d'un trouble manifestement illicite», poursuit l'ordonnance, qui condamne le FN et Jean-Marie Le Pen «à faire procéder à son retrait de tous les supports sur lesquels elle a été placée, de quelque nature qu'ils soient, dans un délai de 24 heures (...), puis sous astreinte de 500 euros par jour de retard.»

Un peu plus tôt vendredi, l'association antiraciste «Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples» (Mrap), qui réclamait l'interdiction de ces pancartes, avait été déboutée par le tribunal de Nanterre pour un motif de procédure. L'assignation a été déclarée nulle, au motif notamment que l'association n'avait pas élu domicile dans la ville où siège la juridiction, c'est-à-dire Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Le Mrap est en effet installé dans la ville voisine de Neuilly-sur-Seine. C'est pour ce même motif d'élection de domicile que le tribunal de Marseille avait rejeté lundi une assignation similaire déposée par la Licra.