image"Cette décision est scandaleuse. Le juge a considéré que le MRAP, l'un des plaignants, n'a pas élu domicile à Nanterre mais à Neuilly-sur-Seine, qui se situe pourtant dans le même département dont relève la juridiction du tribunal", a indiqué vendredi, Me Khaled Lasbeur, qui a également annoncé qu'il ferait appel contre cette décision.

Mouloud Aouinit, le président du MRAP, s'est dit "consterné par cette décision incompréhensible et dangereuse".

Pour une raison de forme et un prétendu problème de domiciliation, on légitime la violence d'une affiche haineuse stigmatisant une nation, un peuple, une communauté établie en France et un drapeau", a ajouté M. Aouinit.

Le président du MRAP a qualifié ce verdict de "décision politique qui légitime la politique de l'extrême droite en France".

Mme Chafia Mentalecheta, l'une des animatrices de l'Espace franco-algérien a indiqué, pour sa part, que "les arguments avancés par le magistrat ne tiennent

pas route. La décision du tribunal reflète une volonté politique et un signe fort pour encourager et défendre les thèses haineuses de l'extrême droite".

L'affiche en question, placardée sur les murs dans le sud de la France au titre de la campagne des élections régionales de dimanche, représente une femme intégralement voilée à côté d'une carte de la France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles, avec en titre "non à l'islamisme".

Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé lundi à Alger que l'Algérie a protesté "officiellement" auprès de l'Etat français au sujet de cette affiche. "Nous avons protesté officiellement et c'est à l'Etat français de prendre les dispositions qui s'imposent lorsque des symboles de pays étrangers sont mis à genoux", a déclaré M. Medelci.