imageLe conflit qui l’oppose à Algérie Télécom devra connaitre son épilogue. Le P-dg de l’EEPAD, Nouar Harzellah et les nouveaux actionnaires sont parvenus à un accord, ayant trait à l’élaboration d’un échéancier de l’épuration de la dette, qui s’élève à 3,5 milliards de dinars. En échange la société connaitra une transformation structurelle, devenant par là même une société par actions, dotée d’un Conseil d’Administration. La première opération qui sera entamée prochainement est l’assainissement de la situation au niveau interne, qui concerne le paiement des arrièrés de salaires et les salaires des employés dont la majorité n’a pas été rémunérée depuis plus de quatre mois, avant le 15 mars prochain. La deuxième opération consiste à renforcer les sites déjà existants, d’autant, affirme notre source, que les relations avec l’opérateur historique reprendront leur coursnor mal Notre source a nié l’existence d’un nouveau projet basé sur la technologie Wimax. un réseau sans fil, commercialisé par un consortium d’une cinquantaine de membres, dont Intel, Nokia, Fujitsu Microelectronics et China Motion Telecom, et ayant les caractéristiques fonctionnelles au réseau terrestre ADSL. A l’origine de ce conflit, qui dure presqu’une année, le refus du provider Eepad de respecter le calendrier d’échelonnement de ses impayés. AT a procédé unilatéralement à la coupure de l’internet au provider ; le retour à la normale est conditionné par le paiement de la dette qui s’élève 2,5 milliards. Chemin faisant, un accord provisoire a été trouvé. Mais en septembre, l’opérateur historique a pris une autre décision qui est venue en appui à celle qui a été prise en mai 2009 à l’encontre du même provider faute de paiement de ses redevances ; qui ont atteint cette fois-ci 3,5 milliards. L e minist r e de la Poste et des T e c hnologies de l’information et de la communication Hamid Bessalah , avait déclaré que le conflit « est purement commercial e t les deux parties doivent trouver une s olution ». La déclaration est une réponse aux propos tenus par le premier responsable d u f our nisse ur d e l’ADSL, Nouar Harzellah qui a déclaré que la réduction de 50% sur la connexion appliquée par les providers en direction de leurs clients a été décidée par le ministère de tutelle, du temps de Boudjemaa Hichour. La dernière action faite par le provider était de saisir la justice contre Algérie Télécom pour avoir violé des clauses relatives à la nécessité d’assurer la continuité de ser vice en cas de litige, s’appuyant sur la lo i d u 5 août 2000 r elative aux télécommunications qui ne prévoit aucunement le recours à la rupture de service afin de régler un différend commercial.

imageLa difficile relance

Le retour annoncé de l'Eepad sur le marc hé de l'internet en Algérie ne sera pas aisé. Il n'est pas dit, en effet, que les négociations avec Algérie Télécom seront aisées t ou t c o mme il n'est pas dit no n plus q ue l'opérateur historique acceptera d'échelonner «sans garanties solides» la dette du provider actuellement à l'arrêt et que soit d o nnée à ce dernier la possibilité de rembourser selon «un calendr ier trop étalé» dans le temps. Une source proche d'AT la possibilité pour l'Eepad de rembour ser les q uelque 3, 5 milliards de dettes qu'il a contractés auprès de l'opérateur historique. Cependant, elle exclut l'option d'un échéancier trop souple qui conduirait les négociations vers une nouvelle crise. Les longs pourparlers qui ont eu lieu pendant des mois entre Nouar Harzellah, patron d e l'Eepad, et les dirigeants d'AT n'ont pas laissé que de bons souvenirs chez l'opérateur historique. Elles ont également convaincu la tutelle, le ministère des PTIC, dans le cas du conflit qui les opposait à l'Eepad, mieux vaut privilégier l'option commerciale et «faire parler les chiffres», les «gains et les pertes» de chacun. Même si, affir me la source, la faillite d'un provider de l'importance de l'Eepad, qui fut longtemps présenté comme le symbole de l'ou verture du marché de l'internet en Algérie, est dommageable à l'image de marque d e l'Algérie en termes de démocratisation des nouvelles techniques et à un marché national des nouvelles techniques dont on espère qu'il continuera d'attirer à l'avenir de nouveaux investisseurs nationaux et internationaux. «Rien ne sera comme avant», selon la source en ajoutant que la relation économique entre l'Eepad «rénové» et Algérie Télécom se ra placée sous le signe du «réel» et d e la «réalité d es c omptes». Dans un avenir proche, le provider privé doit s'acquitter de la somme de 2, 5 milliards de dinars. D'autres sour c es affirme nt que ce montant est plus important. L'esse ntiel, toutefois, est que la santé financière du distributeur privé d'internet sera surveillée de près. A supposer q ue la relation économique et commerciale entre les deux parties soit définitivement, il n'est pas sûr que l'Eepad puisse reprendre son portefeuille clients avec la facilité qu'on lui a connue à la fin des années 1990 et au début de la décennie 2000, âg e d'or du provider. Ce dernier s'est lesté d'une très mauvaise réputation auprès de ces abonnés qui, dès les premiers signes de crise et les premières déconnexions d'internet, se sentaient largués et livrés à eux-mêmes. Pour s'en convaincre, il n'y qu'à éplucher le c ourrier des lecteurs publié par la presse et les cris d'alarmes diffusées à longueur de c olonnes par des abonnés désabusés et choqués d'avoir été si mal traités par un provider q ui a manqué à la vocation de son cœur de métier : une information claire et un service client à la hauteur de la crise. Certes, la nouvelle cible de l'Eepad «rénové» ne se mble pas être l'internaute lambda. On parle d'une clientèle composée essentiellement de professionnels dont le pouvoir d'achat lui permet l'usage du Wimax, plus cher et nécessitant une logistique tout e autre que celle de l'ADSL. Si le nouvel Eepad décide de se redéployer, les grands centres urbains comme Alger, Oran et Annaba par exemple, il va falloir qu'il redouble d'ingéniosité et d'argent pour relifter l'image désastreuse qu'a laissée la gestion de crise de son ancien patron, M. Harzellah.