M. Boualem Bessaih, et des membres du gouvernement. De hauts responsables de l'Armée nationale populaire (ANP), des cadres de la Sûreté nationale, des personnalités nationales, des compagnons d'armes, les membres de sa famille et de nombreux citoyens ont accompagné la dépouille du défunt à sa dernière demeure.

Dans l'oraison funèbre qu'il a lue en cette douloureuse circonstance, le commissaire divisionnaire Lakhdar Dehimi a salué les qualités humaines et les valeurs morales du défunt "qui a servi avec abnégation et dévouement la patrie" et combattu le colonialisme, aux côtés de ses compagnons d'armes, avec un "courage et un héroïsme exceptionnels".

Il a ajouté que le défunt a grandement contribué, après l'indépendance, à l'édification des institutions de l'Etat, à travers les postes de responsabilités qu'il a occupés.

L'orateur a également mis en avant le rôle du colonel Ali Tounsi dans la lutte contre les différentes formes de criminalité, rappelant que la sécurité de l'Algérie constituait sa préoccupation majeure.

Il a relevé aussi le souci du défunt "d'oeuvrer en permanence à la rénovation du système de formation et de mise à niveau au sein de la Sûreté nationale", et sa volonté à "préparer de nouvelles générations capables de relever les défis et faire face aux forces du mal et de destruction, pour préserver la sécurité et la stabilité du pays".

L'orateur a, en outre, mis en exergue le travail accompli par Ali Tounsi pour bâtir un corps de la police professionnel et moderne.

Né le 27 septembre 1937, le défunt a été un moudjahid de la première heure et a occupé plusieurs postes de responsabilité après l'indépendance.

Connu sous le nom de "Ghaouti", le défunt, licencié en droit, a rejoint à l'âge de 20 ans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) en 1957, alors qu'il était étudiant au lycée de Meknès (Maroc).

Deux années plus tard, Ali Tounsi, qui a le grade de sous-lieutenant dans la zone 5 relevant de la wilaya V historique, est arrêté et emprisonné par l'armée coloniale.

A l'indépendance, il a créé et organisé les services de sécurité de l'Armée, poste qu'il a occupé jusqu'en 1980.

Il a également occupé les postes de directeur des sports militaires jusqu'en 1984 et directeur de l'Ecole militaire des sciences géodésiques jusqu'en 1986.

Par la suite, il a été nommé commandant de la 4e Région militaire avant de prendre sa retraite avec le grade de colonel en 1988.

Le défunt, qui a été un acteur et un dirigeant du mouvement sportif national, a été président de la Fédération algérienne de tennis pendant cinq ans et vice-président du Comité olympique algérien.

En 1995, Ali Tounsi est rappelé pour être désigné à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qu'il a dirigée jusqu'à son décès.

imageLe Mot de la fin... (par Ali Tounsi)



Après les actions de fond entreprises pour mettre notre police au diapason des grands corps de sécurité dans le monde moderne, nous avons donc choisi, dans le souci de modernisation des mentalités, de créer la police de proximité afin de la faire participer au grand redressement national par des contacts fructueux avec les populations, premièrs concernées et bénéficiaires de la lutte contre la petite criminalité par les corps de sécurité. Cette police de proximité, laborieusement mise en oeuvre, a eu à lutter contre les inerties du corps de la police puis progressivement devant les premiers résultats enregistrés sur le terrain a gagné en maturité. Nos succès, constats et résultats, nous ont fait adopter un adage: "Le citoyen est la base de la sécurité, la police n'en est que l'instrument. L'apport massif de la femme policière a été décisif car le corps de la police a pu bénéficier de toutes les qualités de notre gente féminine, déjà connue pour sa rigueur, son engagement et son esprit de sacrifice durant la guerre de libération. Les programmes donc d'action de la Sûreté Nationale favorisés par des formations adaptées, des recrutements sélectifs et l'engagement des cadres de la Sûreté Nationale à cette nouvelle vision de leur rôle dans l'instauration d'une société moderne "sécurisée", nous ont permis de devenir un exemple dans le monde arabe et même les pays qui passaient pour être en avance dans la modernité.



La femme policière s'est imposée, je peux le dire, par son travail son sérieux et son efficacité. Elle a fait honneur aux Chahidate et aux Moudjahidate qui ont été les premières à applaudir cette initiative.



La modernisation de la Sûreté Nationale a été également une action d'envergure dans les préoccupations du ministère de l'Intérieur, d'autant plus que les résultats attendus ne pouvaient être acquis que par les acquisitions et l'utilisation des techniques scientifiques pour les investigations policières et pour l'administration de la preuve devant les tribunaux. Ces avancées dans la science et la modernité ont du même coup ôté toute occasion ou motif d'utilisation de la brutalité pour l'obtention des aveux auprès des individus arrêtés pour des raisons de crimes et délits. C'est ainsi que très rares sont les cas ou des délinquants ou suspects arrêtés se plaignent d'avoir subi des violences dans nos structures opérationnelles. Les associations des droits de l'homme sont là pour témoigner après visite inopinée de nos structures opérationnelles ou auditions des délinquants traduits devant nos juridictions. La modernisation suit un rythme rapide pour acquérir toutes les techniques en vogue dans les structures des polices modernes. Cette modernisation facilite les grandes actions de la Sûreté Nationale que ce soit les actions préventives, offensives ou celles des analyses et des actions de prospective. En outre, nos cellules de veille sont à l'affut de toute nouveauté susceptible de faciliter les actions de la Sûreté Nationale. Je terminerai pour conclure par un adage typiquement algérien:

" Si tu veux garantir une année, plante du blé,Si tu veux garantir une décennie plante un arbre,Si tu veux garantir un siècle, forme un homme"