imageOn souhaite tout le succès possible aux réalisatrices africaines sélectionnées et dont les noms ne sont pas encore connus pour défendre leurs films. C’est la même équipe cependant qui est à la tête de ce festival que celle du Fespaco 2009, une équipe faible à tous points de vue, en panne d’idées et d’organisation. Mais, depuis un an, elle a peut-être fait des efforts pour offrir, qui sait, une rencontre intéressante aux Africaines qui ont fait carrière derrière la caméra. On attend de connaître le programme de ce nouveau festival qui se tiendra les années paires, alors que le Fespaco continuera à se tenir les années impaires. On sait hélas que le cinéma africain n’attire pas les foules, y compris sur le continent. La plupart des écrans d’Afrique montrent des séries Z américaines, mines d’or pour les propriétaires des salles. Femmes ou hommes, les cinéastes en Afrique sont systématiquement découragés par l’inertie de la politique culturelle de leurs pays et s’estiment souvent heureux quand un festival local ou étranger, une chaîne de TV qui a des programmes à destination de l’Afrique, acceptent de prendre leurs films à un prix honnête, ce qui n’est pas toujours le cas. Et pendant ce temps, l’Amérique continue à bombarder le monde entier d’images accrocheuses, plus grandes et plus déchaînées que nature. Seule contre-attaque : sur le marché de Ouaga, où le piratage se fait avec une rapidité stupéfiante, tous les films américains sont en vente sur le trottoir, à commencer par Avatar de James Cameron. Comme à Alger aussi, chacun peut le voir place des Martyrs : depuis plusieurs jours une pile d’Avatar, du même Cameron, sont sur la table d’un jeune vendeur qui semble avoir plusieurs cordes (cinéphiles) à son arc. La rude concurrence américaine et de la piraterie ne doivent cependant pas empêcher les réalisatrices qui iront à Ouaga d’apporter leur contribution à l’art cinématographique du continent. Dans beaucoup de pays du continent, à commencer par le nôtre, elles ont donné des leçons (historiques) de cinéma : Assia Djebar (Algérie), Safi Faye (Sénégal), Fanta Nacro (Burkina), Selma Baccar (Tunisie), Sarah Maldoror (Guadeloupe-Afrique du Sud), et beaucoup d’autres... Ce n’est en effet pas un hasard s’il se trouve des femmes en Afrique particulièrement ambitieuses et douées, au prix de longues épreuves, pour se couler dans la carrière de cinéastes. Ces Africaines-là intègrent l’art sur un pied d’égalité avec les Africains.