imageA l’issue d’une réunion de son conseil national, l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), en coordination avec le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), a décidé de recourir à la grève à partir du 24 février et ce pour une semaine renouvelable. C’est dire que la grogne s’inscrit dans le temps et n’est pas prête de baisser d’un ton tant que des engagements écrits sur une réelle révision du régime indemnitaire ne sont pas octroyés aux enseignants. A partir de la wilaya de Tlemcen, le ministre de l’Education a annoncé hier que le fameux relèvement des indemnités « sera accordé aux enseignants bien avant les vacances de printemps, c’est un engagement et non une promesse », dit-il, en appelant les enseignants à « ne pas perdre de temps ».

Le ministre confirme ainsi les dires de son conseiller Ahmed Tessa, qui s’est exprimé hier sur les ondes de la radio, affirmant aussi que la commission ad hoc, composée des représentants de la direction de la Fonction publique et du ministère des Finances, va finaliser ses conclusions dans un mois. Invité à réagir à ces annonces, le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, a estimé qu’il s’agissait d’une manière de la part de la tutelle pour convaincre l’opinion publique et gagner du temps. La lettre de Benbouzid a mis le feu aux poudres

« Qu’est-ce qui empêche le ministre de faire par écrit cet engagement et pourquoi attendre que la base soit en ébullition pour annoncer une date et de plus sans même la mettre en noir sur blanc », indique notre interlocuteur. Le même syndicaliste a estimé que la démarche de la tutelle est « maladroite » et ne vise qu’à « monter les parents d’élèves contre les enseignants ». Meziane Meriane souligne qu’il suffisait de coucher sur papier de vrais engagements.

« La solution du problème est entre les mains du ministre s’il y a réellement une volonté d’en finir. Les enseignants fonctionnaires veulent améliorer leur quotidien et ce n’est sûrement pas leur maigre salaire qui a provoqué l’inflation, il faut regarder du côté des hauts fonctionnaires de l’Etat », dit-il en contestant le droit au conseiller du ministre « dont la responsabilité n’est nullement engagée de faire de telles déclarations ». Ceci et de rappeler que le ministre s’était déjà engagé en novembre 2009 à promulguer le régime indemnitaire après deux mois. La dernière lettre de Benbouzid, adressée aux syndicats, n’a pas eu un effet d’apaisement, bien au contraire.

Dans un communiqué rendu public hier, l’Unpef se dit surpris par la lettre du ministre de l’Education intervenant deux mois après les sessions de négociations marathoniennes et qui n’a apporté aucune nouveauté au dossier du régime indemnitaire et sans aucune mention sur les revendications liées aux œuvres sociales et à la médecine du travail. « Nous réitérons que les trois revendications – salaires, œuvres sociales et prise en charge médicale – sont légitimes et demeurent liées. Nous revendiquons aussi le droit à la retraite spécifique à la profession et mettons les autorités publiques devant leur responsabilité quant à la non- prise en charge d’une des revendications », indique le communiqué. Le Satef a préféré de son côté répondre à la lettre de Benbouzid par une autre lettre soulignant que le ministre « a pendant longtemps usé d’un ton arrogant, de menaces et de démarches faisant fi de toute concertation en décidant seul de ce que tous doivent appliquer aveuglement ».

Le Satef souligne en outre que certaines directions syndicales ont joué le jeu en prenant part au processus de « palabres interminables destinées à gagner du temps pour absorber l’ardeur des travailleurs et empêcher d’aller vers de vraies solutions ». Le même syndicat, qui était contre l’arrêt du mouvement de grève en novembre, affirme ne pas être étonné par la non réalisation des revendications des syndicats concernant le régime indemnitaire.