imageSale temps pour les vrais 4x4 ! Alors qu'ils représentaient plus de 1 % du marché total français en 2006 (33.000 unités), les ventes de gros tout-terrain se sont effondrées ces trois dernières années (6.600 unités en 2008). La raison principale de cette tragédie à quatre roues motrices : le système de bonus-malus, qui frappe sans distinction les modèles lourds et énergivores.

Dépassant pour la plupart les 200 g/km de CO2, les gros 4x4 sont donc les premières victimes avec au minimum 1.600 euros de malus à l'achat. Et vlan ! Leader incontesté du segment, le nouveau Land Cruiser n'échappe à cette logique implacable (émissions en baisse... mais encore trop élevées : 214 g/km), malgré son statut à part de vrai franchisseur —et donc sa "bonne foi"— ou encore sa faible diffusion (2.300 unités en 2008).

Toutefois, sa légitimité reste intacte comme le rappelle les gens de la marque : "Le Land Cruiser s'adresse à des usagers qui ont vraiment besoin d'un 4x4". En d'autres termes, pas comme les gros crossovers routiers qui escaladent les trottoirs en ville. Une clientèle "d'honnêtes gens" donc, prêts à débourser au moins 40.000 € pour profiter du "vrai" potentiel de leur tout-terrain : des médecins de montagne, des propriétaires terriens ou encore des amateurs de raids 4x4 en pleine nature.

Chez Toyota en tout cas, on reste confiant : "Le Land reste le n°1 de la catégorie et représente à lui seul un tiers du segment". S'il évolue désormais sur un marché de niche, ce baroudeur de luxe n'en a pas moins une réputation à tenir. Une image à entretenir. Notamment face à une foule de prétendants, Mitsubishi Pajero (lire notre Essai) et Land Rover Discovery 4 (lire notre Essai) en tête.

imagePour Toyota, pas question donc de le laisser vieillir dans un coin, d'autant qu'il existe partout dans le monde d'autres marchés plus réceptifs aux charmes massifs du Land que nos contrées !

Haut de gamme et familial Reconnu pour ses qualités de franchissement hors pair et sa fiabilité à toute épreuve, le Land Cruiser est le 4x4 le plus vendu dans le monde. Une institution d'autant plus respectée chez Toyota que sa longue carrière internationale se confond avec l'histoire de la marque. Né en 1951 sous la forme d'un engin militaire (le BJ), il s'est par la suite décliné en de multiples versions plus ou moins civilisées.

Proposée en 3 et 5 portes, cette 7e génération de Land Cruiser confirme son ancrage dans le haut de gamme. Ainsi que son penchant familial avec une variante sept places (en option sur Lounge et Légende), forte de deux sièges supplémentaires (et entièrement escamotables) en troisième rangée. Plus long que son devancier de 4,5 cm mais moins haut de 3 cm, le Land Cruiser progresse en aérodynamisme avec un Cx passant de 0,37 à 0,35.

imageIl soigne également sa plastique avec des flancs creusés et des passages de roues évasés à l'arrière : tentative plus ou moins réussie pour alléger sa silhouette de mastodonte.

Si le design reste un peu barbare, la calandre chromée et les feux à diodes seront de bon ton pour parader en ville. Tout comme la roue de secours désormais dissimulée sous le plancher du coffre, et non plus apparente sur la porte arrière comme avant. Signe des temps...

A l'intérieur, on remarquera le changement radical de style de la planche de bord, plus massive et anguleuse que l'ancienne ; sans doute une manière de rappeler la rusticité originelle de l'engin. La finition n'en demeure pas moins soignée avec des matériaux flatteurs et visiblement résistants. Du sérieux avec zéro fantaisie... comme le veut la tradition Toyota !