Le diagnostic précoce du cancer du sein et le dépistage permettent une meilleure guérison de cette pathologie, estiment les professionnels de la santé. Dans le cadre de la célébration du mois mondial de lutte contre le cancer du sein, une journée parlementaire sous le thème «Vers un plan national de lutte contre le cancer», a été organisée hier à l’APN. Cette initiative de l’association «El Amal» d’aide aux personnes atteintes du cancer, a été l’occasion de sensibiliser contre ce fléau. Intervenant à ce sujet, le professeur Bouzid, chef de service d’oncologie au CPMC de Mustapha-Pacha à Alger, a expliqué que le cancer du sein est une maladie chronique quant c’est déclaré à un stade avancé mais curable quant le diagnostic se fait précocémen. Et de préciser que la prise en charge reste très insuffisante. Ainsi, une fois que la patiente a subi une intervention chirurgicale, cela implique impérativement une chimiothérapie et une radiothérapie.

35 000 casPour les suivre, les rendez-vous sont étalés sur de longs délais. Ces retards font que le malade aura tout le temps de rechuter ou de mourir. La mise en place d’un plan cancer doit être, selon le professeur une priorité nationale. Par ailleurs, le coup d’envoi d’une campagne de sensibilisation et d’information destinée dans un premier temps aux wilayas de l’intérieur, notamment Djelfa, Laghouat et Ghardaïa, a été donné hier. Selon la présidente de l’association El Amal, Mme Kettab, cette démarche visera à informer sur la nécessité d’un dépistage individuel. L’accent a été mis sur la nécessité d’effectuer une autopalpation régulière, une consultation au moins une fois par an et de faire une mammographie à 40 ans que l’on devra refaire tous les trois ans.

Le dépistage gratuit à partir de janvier 2010
Pour réduite le taux de cancéreux, notamment celui du cancer du sein, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a indiqué qu’à partir de janvier 2010 le dépistage sera obligatoire et gratuit pour toutes les femmes de plus de 40 ans affiliées aux caisses de sécurité sociale. Le ministre a déclaré que la formule du tiers payant sera quant à elle généralisée dans quatre ans. Selon Tayeb Louh, en matière de lutte contre le cancer, les malades ne doivent pas compter sur les cliniques privées. La raison ? Ces dernières ne disposent pas de moyens suffisants pour faire face aux conséquences générées par cette pathologie lourde.

RADIOTHÉRAPIE: D’ici juin 2012 l’Algérie sera au niveau
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui est intervenu hier en marge de la journée parlementaire sur le cancer du sein, tout en insistant sur l’importance d’un diagnostic et d’une chirurgie précoces, a reconnu que la prise en charge en matière de radiothérapie était catastrophique. A ce sujet, Barkat a indiqué que l’Algérie rattrapera son retard d’ici à juin 2010. «Attendre une année pour faire sa radiothérapie est un problème qui sera définitivement réglé en 2012», a promis le ministre. Ce dernier a également indiqué que 17 centres régionaux de soins seront mis en service prochainement, qui vont ainsi s’ajouter aux cinq déjà existants. Cependant, le ministre a estimé qu’il ne faut pas seulement construire des structures et les équiper, mais cela nécessite un personnel compétant. Un problème qu’il faudra régler, précisera Barkat, en formant du personnel, notamment des physiciens et médicophysiciens.