Se laver les mains pour se protéger contre le virus de la grippe A (H1N1) ne servirait à rien. Voilà l'une des étonnantes conclusions à laquelle arrivent des spécialistes dans le Journal de l'Association médicale canadienne. Selon les eux, il faut plutôt privilégier le port du masque.

L'article est basé sur le rapport d'un comité d'experts suggérant que se laver les mains ne serait pas aussi efficace qu'on le croit pour empêcher la propagation du virus de la grippe.

Lavage des mains«Aucune preuve n'a été trouvée voulant que l'hygiène des mains ou autres interventions pourraient prévenir la transmission par contact de la grippe», ont écrit les membres du comité d'expert en 2007.

Dans l'article publié au cours des derniers jours, on se questionne sur les recommandations faites par la santé publique de se laver les mains pour prévenir la grippe A (H1N1) malgré les conclusions de cette étude.

Une grande confusion
Cette contradiction crée une certaine grogne chez les médecins qui ne savent pas sur quel pied danser. «La majorité des médecins sont confus (sur les recommandations à donner) et c'est en grande partie à cause de ces contradictions et des directives qui changent de jour en jour», indique la présidente du Collège des médecins de famille du Canada, Dr Sarah Kredenster.

La transmission du virus se fait principalement sur une courte distance de un à deux mètres par des personnes qui inhalent des particules en suspension.

Contrairement aux virus froids habituels, les récepteurs du virus de la grippe A (H1N1) sont situés plus loin dans le système respiratoire, faisant en sorte qu'il est plus difficile d'attraper la grippe par le biais des mains entrant en contact avec le virus, affirme le Dr Donald Low qui a dirigé le comité d'experts.

Cependant, il conseille quand même de se laver les mains - même si aucune étude scientifique ne prouve l'efficacité de ce geste.

Un masque ou pas ?
Pour une protection optimale, les auteurs de l'étude optent plutôt pour les masques N95 qu'ils considèrent comme «la dernière barrière de protection». Même contre les plus petites particules du virus de l'influenza."

On rejette du revers de la main les prétentions de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) voulant que le masque contribuerait à augmenter les risques de transmission plutôt que le contraire.

Selon l'Agence, le virus pourrait se propager lors du contact des mains avec un masque infecté. «Les gens utilisent souvent mal les masques ou les contaminent en les mettant et en les enlevant, ce qui pourrait en fait accroître les risques d'infection», a écrit l'ASPC.