Photo de la lune La recherche d'eau sur la Lune constitue l'un des sujets favoris des planétologues, des ingénieurs du spatial, des astronautes et des auteurs de Science-Fiction. Logique. Car si la présence ou l'absence d'eau joue un rôle considérable dans les destins des corps céleste, ce n'est pas pour rien qu'on a baptisé H20 la molécule de la vie. Sans eau, pas de vie. Occuper la Lune, ou s'en servir de base pour explorer le système solaire, avec de premiers vols vers Mars, suppose d'avoir résolu le problème de l'eau. Si possible sans se tourner vers la pire des solutions : l'acheminer depuis le fond du puit gravitationnel terrestre à l'aide de fusées.

Mais les roches rapportées par les astronautes des missions Apollo n'ont jamais montré la moindre trace d'eau. Mais les radars terrestres comme les sondes lunaires - Clementine en 1994 (Nasa), Lunar Prospector (Nasa), en ou Smart One (Esa) - ont parfois laissé croire aux scientifiques qu'ils avaient déniché de l'eau, sous forme de glace mêlée au sous-sol, mais à chaque fois l'espoir s'évanouissait. Deux sondes viennent, enfin, d'en trouver de manière fiable : l'indienne Chandrayaan et surtout la sonde Deep Impact de la Nasa. Ironie de la recherche : cette dernière a été envoyée dans l'espace pour observer... le bombardement d'une comète !

Depuis novembre 2008, les instruments de la sonde Chandrayaan scrutent l'astre. L'un d'entre eux, le Moon mineralogy mapper, fourni par le JPL, le célèbre jet Propulsion laboratory de la Nasa instalé à Pasadena (Californie), a fait sursauter ses scientifiques. Son spectrometre infrarouge, en dressant une carte de la Lune, détecte des émissions typiques de deux molécules, OH et H2O. Une émission diffuse sur l'astre, mais plus intense vers les zones les plus froides (pôles et fonds de cratères mal éclairés). De quoi faire entonner des chants de joie dans les labos.

La Nasa envoie alors sur place sa sonde Deep Impact qui n'été pas tré loin de lâ -6 millions de kilomètres tout de même- qui confirma bien la découverte.

Comment est-elle arrivée là ? Les planétologues ne peuvent pour l'instant qu'avancer la seule hypothèse plausible, compatible avec la physique et la chimie connues. Ce sont les protons du vent solaire (rien à voir avec le vent d'ici, ce sont des particules électriquement chargées, surtout des protons) qui seraient à l'origine de cette eau. Un proton, c'est un ion hydrogène, c'est à dire un atome d'hydrogène privé de son électron. Quand ce proton frappe le sol lunaire, il peut y dissocier des atomes d'oxygène dont certains sont donc libres de se recombiner avec lui. Le processus formerait des atomes OH (hydroxyle) et... H20, de l'eau.

Les astronautes peuvent-ils espérer boire cette eau ? En théorie, pourquoi pas. Pour la récupérer, il "suffit" de chauffer le sol lunaire tous les matins, et de récupérer les molécules d'eau qui vont alors s'en détacher. Facile à dire... Il s'agit probablement d'une bonne "manip" de terrain pour une future mission, sur des dimensions minuscules, mais quasi impossible à faire à grande échelle. En outre, avec un demi litre par terrain de football ainsi traité, on ne va pa loin.