Festival africain Panaf 2009Et que la fête commence ! 53 camions-chars ont sillonné, hier, les rues de la capitale en présence d’une foule dense qui a tenu à suivre le spectacle malgré la chaleur qui a atteint les 37 degrés à l’ombre à Alger. Des enfants, des femmes et des hommes, tous âges confondus, ont répondu tous présent au rendez-vous. Et les Algériens qui ont connu des années durant des scènes de violence au point de perdre le réflexe de l’accueil se sont rendu compte que c’est encore possible à condition que les choses bougent. C’est le cas de cette dame rencontrée près de la Grande-Poste et qui avoue avoir tout préparé depuis 11 heures du matin. “Je suis venue avec ma fille et les filles des voisins pour voir la parade, nous sommes ici depuis 11h du matin, j’ai ramené même à manger avec moi, tout cela pour ne pas rater l’événement. Nous mourons d’impatience de voir le défilé”, lance-t-elle.

Même si cette opinion n’est pas partagée par un autre citoyen qui voit mal comment les pouvoirs publics dépensent des fonds pour ce genre d’événements, alors que la situation sociale n’est pas du tout reluisante, il n’en reste pas moins que la plupart des spectateurs ont suivi avec beaucoup d’attention cette parade qu’Alger n’a pas connue depuis belle lurette.Des responsables du gouvernement se sont déplacés pour le lancement du Festival panafricain. Khalida Toumi, ministre de la Culture, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Hamid Bessalah, le ministre des Affaires religieuses Abdallah Ghlamallah, le ministre délégué aux Collectivités locales, Ould Kablia, le wali d’Alger et des ambassadeurs ainsi que des délégations des pays invités. Avant le début de la parade, la ministre de la Culture s’est offert un bain de foule. Ensuite, elle a signé les deux timbres édités spécialement pour l’événement. La Garde républicaine comme de coutume a ouvert le bal par l’hymne national, suivi de la troupe fantasia avec ses coups de carabine qui n’étaient pas du goût de tout le monde.

D’ailleurs, un Camerounais dira que “si un jour mon pays organisait un tel événement, nous refuserions d’avoir une représentation. Nous avons beaucoup de guerres et de morts et nous ne voulons pas davantage de violence”. Un Algérien parmi les spectateurs était du même avis. “La fête, ce sont les fleurs et non la violence. À chaque fois que nous organisons des festivités, on montre la violence, c’est triste”, dit-il. À travers la parade, on peut aisément constater que chaque véhicule présente, à travers les maquettes exposées, l’héritage civilisationnel et culturel du continent par des symboles spécifiques à chaque pays de la région.

Les maquettes de la parade ont été réalisées par une soixantaine d’artistes algériens dont des sculpteurs, des dessinateurs et diplômés des différentes écoles des beaux-arts ainsi que 20 autres étrangers. Le camion-char représentant l’Algérie a été le premier à apparaître au public, le fennec qui est la mascotte de l’Algérie était en tête du camion, des maquettes de sites et monuments historiques du pays viennent juste après, comme le Hoggar, la vallée de M’zab, la Takouba de Tamanrasset ornée sur les côtés de motifs berbères, suivi de chameaux.

Une panoplie de troupes folkloriques nationales en provenance de différentes régions du pays était présente à cette parade qui a drainé de son départ jusqu’à l’arrivée une foule de plus en plus nombreuse. L’Afrique du Sud était le deuxième pays qui a défilé. Le cortège a suscité la curiosité et l’intérêt des spectateurs. Néanmoins, les festivités et l’échange culturel ont débuté bien avant l’ouverture officiel. Au parc Sofia, on a assisté à des représentations et des danses qui regroupaient des danseurs algériens et des danseurs maliens. La symbiose était telle que les deux danses aussi différentes soient-elles n’en faisaient qu’une. Cet événement avait été également préparé sur le plan sécuritaire. En effet, un important dispositif de sécurité a été installé. Un cordon de sécurité a été mis en place pour séparer la presse des caravanes. Chose qui nous a empêchés de bien voir les représentations.

Le deuxième Festival culturel panafricain, prévu du 5 au 20 juillet à Alger sous le thème “L’Afrique du renouveau et de la renaissance” comportera un programme d’activités riche et varié couvrant littérature, arts visuels, musique, chorégraphie, théâtre, cinéma et patrimoine. La cérémonie officielle se déroulera aujourd’hui, fête de l’Indépendance, à la coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf et sera marquée par un mégaconcert conçu par le chorégraphe algérien reconnu Kamel Ouali.