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Malgré une abstention notable (autour de 57 %), le «21 avril européen» redouté par la gauche au pouvoir et la droite républicaine est advenu, l'extrême droite s'imposant comme la première force politique en France et mettant fin au bipartisme.

Le 21 avril 2002, le candidat socialiste avait été éliminé au premier tour de la présidentielle, laissant le président sortant Jacques Chirac affronter Jean-Marie Le Pen.

«C'est un choc, un séisme ... un moment grave pour la France et pour l'Europe.» déclare Manuel Valls, premier ministre français.

À l'issue d'un scrutin souvent considéré en France comme un «vote défouloir», le FN devrait quadrupler son score des Européennes de 2009, où il avait recueilli 6,34 % des voix et gagné trois sièges au Parlement européen.

Il remporterait de 22 à 25 sièges sur les 74 eurodéputés que la France envoie à Strasbourg. La présidente du parti, Marine Le Pen, a pour objectif de créer un groupe parlementaire avec les autres partis souverainistes et eurosceptiques européens.

Les règles européennes imposent un nombre minimal de 25 députés européens, issus d'au moins sept États membres, pour obtenir le statut de groupe politique.

Le vote français témoigne à la fois d'un climat de défiance aiguë envers l'exécutif et d'un euroscepticisme grandissant.

Au-delà de la composition du prochain Parlement, ces élections auront indirectement pour enjeu la désignation du président de la Commission européenne, bras exécutif de l'UE.

Le candidat du Parti populaire européen (PPE, centre droit), Jean-Claude Juncker, est en bonne position pour remplacer José Manuel Barroso si les dirigeants européens, qui se réunissent mardi soir à Bruxelles, respectent le verdict des urnes.

François Hollande a dit qu'il s'y plierait, mais la chancelière Angela Merkel et le premier ministre britannique David Cameron veulent garder leur liberté de manœuvre.