image...de la coopérative El-Bahia (Oran), a été présentée, samedi soir, à la salle El-Mouggar (Alger). Une pièce qui aborde le conflit entre génération émancipée et génération «vieux jeu» comme aimeraient l'appeler les jeunes. Yamina l'épouse d'Omar voudrait s'émanciper des mentalités rétrogrades et de l'esprit traditionnel qui priment encore dans certaines familles. Mais se libérer de décennies de traditions n'est pas chose aisée, d'où les conflits et les situations cocasses. Et lorsque le conflit vient de l'époux qui incarne ces mentalités, pourtant docteur mais soutenu par sa mère, Chadlia, la femme voilée qui espère de sa belle-fille même moderne la soumission et surtout un héritier, un garçon au lieu des deux filles qu'elle lui a données. Une femme moderne n'est donc pas capable d'accoucher d'un garçon, quelle honte, semble dire la belle-mère. Or, dans ce face-à- face, les choses ne peuvent qu'empirer. C’est lors d'une séance publique dans une salle du tribunal que les deux parties exposent leurs points de vue et versions de faits. Une guerre de mots, à qui donnerait plus d'arguments dans cette histoire d'émancipation ou du maintien de l'ordre établi depuis des lustres. Les actrices Malika d'Oran et Ouahiba de Sidi-Bel-Abbès ont pu mener à bien leur mission, un jeu et une présence des plus performants. Il faut rappeler que cette pièce est la nouvelle production de l'association théâtrale El-Bahia, présidée par l'ancien directeur du théâtre régional d'Oran, en l'occurrence M. Bouabdellah Saïd , qui tire du réel la matière de ses sujets. Traiter par l'humour, ou sur un ton sarcastique, les maux de la société est une façon de faire véhiculer les idées et surtout faire passer le message. Ce face-à-face féminin est des plus indicatifs sur justement le conflit de générations. La pièce de théâtre, qui est toujours un moment de vérité, a permis à des comédiennes de se donner à fond, dans une atmosphère chauffée avec un langage pas très tendre même si les sentiments nobles de chacune d'entre elles puissent trouver écho dans un public attentif et sensible aux choses sociales. Cette pièce théâtrale intervient dans un moment où le théâtre algérien souffre d'un grand malaise face à la crise de l'écriture scénique. Une génération de créateurs est à saluer, capable d'aller jusqu'au bout de ses aspirations.