Noureddine Yazid ZerhouniA relever que le poste du Vice-Premier ministre est le premier de son genre en Algérie, et que la suppression de quelques compétences du Premier ministre, conformément au dernier amendement Constitutionnel, qui a donné tous les pouvoirs de l’Exécutif au président de la République, pourrait provoquer une interférence entre le Premier ministre et son adjoint et ce, vu l’espace étroit de manœuvre dans lequel le chef de l’Exécutif et son adjoint vont évoluer.

Dans ce sens, l’article 77 inclus dans la Constitution ne spécifie pas la nature des missions du vice premier ministre. Est-ce que le Premier ministre se chargera-t-il à attribuer certaines de ses compétences à son adjoint et par la suite, il détermine son plan de travail ? Vu que le Vice-Premier ministre est nommé par le président de la République, comme il est le cas pour le Premier ministre lui-même, va-t-il travailler sous l’autorité du premier Magistrat du pays et non sous celle d’Ahmed Ouyahia ?

Plus probablement, la définition des missions du Vice-premier ministre entraînera la révision des pouvoirs du Premier ministre, qui est jusque-là l’unique coordinateur du cabinet, afin d’éviter une éventuelle interférence entre les deux responsables.

Il y a lieu de noter que ce remaniement ministériel a pour objectif principal la lutte contre le chevauchement dans l’exercice des pouvoirs de chaque membre du gouvernement. A titre d’exemple, le président de la république a été obligé, par le passé, à redéfinir les compétences du Premier ministre, suite au malentendu ayant eu lieu entre le ministre Hamid Temmar et le Premier ministre Ouyahia. Les deux responsables réclamaient le droit de chapeauter l’ordre du jour des réunions du Conseil des participations de l’Etat, après la création du ministère de la Participation et de la Promotion des Investissements. Ce qui a entraîné le gel de quelques dossiers d’une extrême importance, portant sur l’investissement, le partenariat et la privatisation.