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Selon un rapport de HRW publié récemment, les troupes irakiennes -majoritairement chiite- utilisent systématiquement l'artillerie lourde et des engins explosifs improvisés dans leur lutte contre Daesh à Mossoul, malgré les promesses du gouvernement de ne pas utiliser d'armes imprécises dans les zones densément peuplées de civils -majoritairement sunnites-.

Cela peut être qualifié de «crime de guerre» et ce genre d’action devrait cesser immédiatement considère le directeur de la communication de HRW pour la région Moyen-Orient/Afrique du Nord, Ahmed Benchemsi.

«Les lois de la guerre sont très claires – elles disent, que chaque fois qu'il y a un rassemblement de civils, toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter les morts chez les civils. Lorsque vous combattez avec des armes qui tirent à l'aveuglette, comme c'est le cas actuellement à Mossoul-Ouest, vous faites le contraire, parce que vous tirez une roquette sans savoir où cette roquette va atterrir», a déclaré le fonctionnaire.

L'utilisation de munitions hautement destructrices mais imprécises, ainsi que les attaques aériennes massives, mènent à de lourds dommages causés aux infrastructures et de graves pertes parmi la population civile. Au moins 3.500 civils ont déjà été tués depuis le début de la dernière offensive, selon les estimations du politicien irakien Khamis Khanjar.

Ceux qui ont réussi à échapper à la bataille ne sont pas sûr d'obtenir une nouvelle «maison» dans un camp de réfugiés, car les forces de sécurité irakiennes prennent des mesures rigoureuses pour empêcher l'infiltration de Daesh.

Tous les réfugiés suspects sont arrêtés. D'après un rapport publié lundi par Human Rights Watch, les gens arrêtés se retrouvent dans des centres spéciaux dans des conditions qui ne peuvent être décrites que comme «terribles».

La majorité des 1.200 personnes arrêtées, sont détenues dans des centres surpeuplés, sans nourriture ni eau; et sans accusation ni soutien juridique. Les prisons irakiennes pour les suspects de Daesh violent pratiquement «toutes les lois relatives aux conditions de détention», a expliqué Ahmed Benchemsi de HRW.

Des groupes armés chiites, tel que el-Hachd Chaabi (Unités de mobilisation populaire), qui bénéficient la plupart du temps du soutien de l'Iran, commettent des exactions à l'encontre des sunnites au nom de leur lutte contre Daesh, accusent plusieurs ONG.

Ces brigades, majoritairement chiites, mènent des actes de représailles à l'encontre des populations sunnites des territoires libérés. Dans des villages près de Mossoul, des habitants ont raconté à Amnesty International que le Hachd Chaabi sont venus «se venger» du massacre du camp militaire Speicher, où 1.700 soldats avaient été exécutés par Daesh en juin 2014.