fraudre_tahkout.jpg La voiture Hyundai arrive en Algérie, sans roues.

hyundai_algerie.jpg Tahkout TMC fait le montage des roues.

Tout a commencé lorsqu'une personne anonyme a mis sur Facebook des images montrant des véhicules de marque Hyundai entièrement assemblés et ne restait qu'à monter les roues pour qu'ils soient prêts à être commercialisés.

Des images qui ont mis en cause Tahkout Manufacturing Company (TMC), entré en partenariat avec la société sud-coréenne pour monter des véhicules en Algérie.

Le PDG de la compagnie, Mahieddine Tahkout, a nié en bloc et a convié la presse à aller dans son usine implantée à Tiaret pour voir que réellement il existe une activité d'assemblage et qu'"il ne s'agit pas d'une supercherie".

Tahkout a par ailleurs déposé plainte contre X en dénonçant "une propagande qui viserait à nuire non seulement à son entreprise mais aussi à l'industrie et à l'économie algériennes".

En dépit de son démenti, Alger avait dépêché une commission d'enquête à l'usine de Tiaret pour contrôler le bien-fondé des accusations portées à travers les photos diffusées sur Facebook, même si les premières conclusions de l'enquête étaient en faveur de l'opérateur Tahkout.

Pour rappel, tout concessionnaire qui commercialise des véhicules est tenu de se convertir en manufacturier automobile ou, au minimum, fabriquer de la pièce de rechange; sous peine de voir son activité commerciale suspendue.

Pour ce faire, un cahier des charges a été mis en place, lequel stipule qu'au bout des trois premières années de la mise en service de l'usine, le taux d'intégration des pièces fabriquées en Algérie doivent représenter un minimum de 15% de la composition totale du véhicule, avant que ce taux ne soit revu à la hausse pour le porter à 40% au bout de la cinquième année.

Une situation qui, selon l'ancien PDG de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), Mokhtar Chehboub, pousserait certains opérateurs à ne pas respecter totalement les clauses portées dans le cahier des charges. "La quasi-inexistence en Algérie d'un réseau de sous-traitance et les exigences imposées par les constructeurs automobiles font que les opérateurs locaux ne trouvent pas de composants à intégrer dans les voitures. Ce qui fait qu'ils se retrouvent dans l'incapacité de se conformer au cahier des charges", a déclaré l'ancien dirigeant de la SNVI.