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Le Front du changement (FC) avait consacré un Forum intitulé "la réforme du baccalauréat : entre réalité et polémique". En cette occasion, son chef Abdelmadjid Menasra a accusé la ministre d'être "chargée d' une mission douteuse, dont le but est de porter atteinte à l'identité algérienne".

Avant le FC, d'autres formations de la même tendance ont vivement critiqué les orientations de la ministre et ce jusqu'à l'accuser d'avoir des origines juives, une qualification perçue comme une insulte.

En réalité, les partis de tendance conservatrice reprochent en premier lieu à la ministre d'opter pour la langue française dans l'enseignement des matières scientifiques et techniques, au lieu de la langue arabe utilisée jusque-là. Aussi, ils ont montré leur inquiétude quant à "l'intention" de la ministre de vouloir réduire les heures d'enseignement de la matière de l'éducation religieuse ou carrément la supprimer des programmes scolaires.

Une polémique qui a fait réagir le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui, dans une réponse écrite, adressée au député Fateh Rebaï de Nahdha (Renaissance islamique), a indiqué qu'il "n'a jamais été question de réduire le volume horaire de l'éducation islamique" qui reste "une matière à part entière" dans le programme scolaire national. Sellal a également insisté sur le fait que la langue arabe (langue du livre sacré Le Coran) demeure la principale langue d'enseignement.

Autre élément, le fait que la langue française est toujours considérée comme la "langue du colonisateur" et qu'il faudrait remplacer par la langue anglaise, malgré l'encrage de la langue de Molière dans la société algérienne, notamment dans l'enseignement et autres domaines scientifiques et techniques.

Les programmes pédagogiques de deuxième génération qui seront appliqués dès la rentrée scolaire 2016-2017, prévue le 4 septembre, et sur lesquels s'appuie la réforme de l'école, visent, selon le président de la commission nationale des programmes au ministère de l'Education nationale, Farid Adel, "le développement des capacités cognitives et de l'esprit d'analyse et de déduction de l'apprenant contrairement aux programmes précédents qui, eux, étaient axés sur l'apprentissage par mémorisation".

Passées entre fin mai et début juin, les épreuves du baccalauréat de la session 2016 ont été caractérisées par une triche inédite, lors de laquelle les sujets et les réponses ont fuité sur les réseaux sociaux. Une situation qui a mené le gouvernement à organiser une deuxième session, assortie d'une coupure des réseaux sociaux pendant la période de repassage des examens.

S'exprimant sur ces incidents qui avaient pris une tournure politique, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, au pouvoir) et directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, avait estimé qu' il s'agissait "d'un complot perpétré contre la ministre de l'Education qui a engagé des réformes courageuses de l'école. Des réformes qui déplaisent à certains", avait-il dit, sans accuser directement les conservateur.