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«Les violences faites aux femmes, aux enfants et singulièrement aux petites filles, ne sont pas des violences comme les autres», a souligné la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, lors de cette réunion organisée par la Chaire UNESCO Santé Sexuelle et Droits Humains.

«Elles n'ont qu'un seul et même objectif, un seul et même résultat: reproduire, génération après génération, les inégalités entre les femmes et les hommes, maintenir la soumission des femmes et - disons-le clairement - la domination masculine», a affirmé Mme Touraine. Dans le monde, près d'un tiers (30%) des femmes qui ont eu une relation de couple disent avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Ce chiffre est de l'ordre de 35% des femmes si l'on prend en compte d'autres agresseurs que le partenaire, a précisé le Dr Claudia Garcia-Moreno, chargée de recherches à l'OMS sur les violences faites aux femmes. Il existe néanmoins des variations selon les régions ou pays, qui peuvent être importantes, a-t-elle relevé. En Asie du Sud Est, le taux de prévalence des violences conjugales est de 37,7%, de 37% en Méditerranée orientale (Moyen Orient), de 36,6% en Afrique et de 23% dans les pays riches.

38% des meurtres de femmes dans le monde sont commis par le partenaire. Les violences peuvent entraîner divers maux: dépression, états de stress post-traumatiques, suicides, transmissions sexuelles de maladies (VIH, Syphilis, Herpes... ), abus d'alcool... La spécialiste de l'OMS a plaidé pour le développement de la formation des professionnels de santé, de la prévention, qui doit en particulier «mieux prendre en compte les enfants».

Près d'un tiers des garçons qui ont été témoins de violences sur leur mère, ou qui ont été abusés ont un risque accru de reproduire ces comportements, tandis que les filles risquent de se retrouver plus souvent engagées dans des «relations abusives».

Pour sa part, Joanna Herat, de l'Unesco, a insisté sur le rôle de l'éducation au sein des écoles pour «combattre les normes qui conduisent à trouver normal de battre une femme, un enfant, ou les violences sexuelles». «Les violences dans les écoles sont restées un sujet tabou pendant des années, surtout la violence sexuelle, mais ça existe dans tous les pays», a-t-elle souligné.

La violence conjugale est d'actualité en Algérie! Alors que l’Assemblée nationale a adopté une loi contre les violences conjugales en mars dernier, le Sénat ne s’est toujours pas prononcé sur la question, ce qui suscite l’incompréhension des associations féministes du pays.