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Le 12 juin, un groupe de l’Armée syrienne libre aurait tiré un missile guidé sur une position des Unités de protection du peuple (YPG). C’est ce que clame le groupe de combattants kurdes.

L’accusation témoigne du degré des tensions actuelles entre les différentes factions soutenues par les Etats-Unis. Alliés contre Daesh, l’Armée syrienne libre et les Unités de protection du peuple poursuivent des buts différents. Si les premiers font du départ de Bachar el-Assad une priorité, les seconds pensent à consolider leur zone de contrôle dans le nord-est du pays.

Arabes et Kurdes ne se font pas confiance. «Les divisions sont très fortes entre eux, explique le chef de Jabha Shamiya (Le Front du Levant), l’un des groupes les plus importants de l’Armée syrienne libre dans la région d’Alep. Si une solution politique n’est pas trouvée très vite, nous irons tout droit vers une escalade.» Du côté des Kurdes, Redur Xelil, porte-parole des Unités de protection du peuple, se montre enclin à négocier mais ferme : «S’ils veulent la guerre, ils l'auront

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Le problème principal reste l’objectif politique des Kurdes qui est d’obtenir l’autonomie dans la région du nord-est syrien. Les Arabes voient celui-ci comme un projet séparatiste. Ils ne leur font pas confiance pour stabiliser les zones qu’ils prennent sous contrôle. Les forces arabes sunnit anti-Assad comparent les Kurdes aux chiites, qui luttent également contre Daesh mais à qui ils n’accordent aucun crédit.

L’autre point de friction entre Kurdes et Arabes demeure les relations avec Damas et la Russie. Les premiers semblent moins hostiles au pouvoir en place que les seconds. Des groupes rebelles (Arabe sunnit ant-Assad) ont accusé les Unités de protection du peuple d’avoir agit en coordination avec le gouvernement syrien et l’armée russe dans la région d’Alep. Les Kurdes nient formellement.

Le pire c'est le mécontentement de la Russie qui a vu une partie des rebelles de l'Armée libre au sud entraînés et armés par la CIA rejoindre le Front Al-Nosra. Ces alliances (É.U. avec des rebelles sunnit) ont notamment poussé des milices chiites, pourtant alliées des Etats-Unis en Irak dans la lute anti-Daesh, à combattre en Syrie aux côtés des troupes de Bachar el-Assad.