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Les mots employés par un haut responsable de l'ONU pour évoquer la situation sur le terrain sont sans équivoque: «L'enfer sur Terre». Les forces syriennes ont poursuivi dimanche leur progression vers les quartiers rebelles de la deuxième ville du pays Alep.

Les quelque 250.000 habitants de la partie assiégée de la ville sont confrontés à «un niveau de sauvagerie qu'aucun humain ne devrait avoir à supporter», a dénoncé dimanche le chef des opérations humanitaires de l'ONU. Stephen O'Brien a appelé à «une action urgente». Mais dix jours après le lancement par le régime Assad et la Russie d'une vaste offensive sur terre et dans les airs, l'étau se resserre sur Alep-Est, la partie contrôlée par les rebelles.

De violents combats avaient lieu à Souleimane al-Halabi, sur la ligne de démarcation, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces du régime Assad poussaient aussi depuis le nord en direction des quartiers de Boustane al-Bacha et Sakhour.

«Si elles les prennent, les forces rebelles seront confinées dans une petite partie dans le sud-ouest de la ville d'Alep», selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. L'ONG a fait état de «dizaines de frappes aériennes russes» ayant «ciblé dans la nuit de samedi à dimanche les zones de combat dans Alep». Un correspondant de l'AFP dans Alep-Est a fait état, lui, de raids aériens continus dans la nuit, malgré les appels de toutes parts à cesser le déluge de feu.

Les efforts diplomatiques pour rétablir un cessez-le-feu en Syrie semblent complètement enlisés même si Washington et Moscou n'ont pas encore coupé les ponts. Et ce en dépit de leurs profondes divergences.

Samedi, les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et John Kerry se sont à nouveau entretenus au téléphone à deux reprises. Mais aucun détail n'a été donné sur le contenu de ces entretiens si ce n'est que les deux dirigeants ont «discuté des actions communes possibles pour normaliser la situation à Alep», selon le Kremlin.