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Ce document d'une centaine de pages a été présenté par son auteur, le juriste canadien Richard McLaren, lundi à Toronto. Il avait été commandé en mai par l'Agence mondiale antidopage (AMA) après les accusations de l'ancien patron du laboratoire russe antidopage Grigori Rodtchenkov sur un système de dopage organisé lors des JO d'hiver de Sotchi 2014.

«Le personnel du laboratoire de Moscou n'avait pas le choix quant à son implication dans ce système (...) qui permettait aux athlètes russes de participer à des compétitions malgré l'utilisation de produits dopants», peut-on lire dans les conclusions du rapport. Evoquant très précisément le cas des JO de Sotchi, l'enquête indépendante diligentée par Richard McLaren démontre qu'entre le 10 septembre et le 10 décembre 2014, soit dans la période précédant les Jeux, quand sont pratiqués les contrôles ciblés, les échantillons stockés dans le laboratoire de Moscou ont été échangés.

Selon le rapport, le ministre des sports Vitaly Moutko contrôlait ces opérations avec l'assistance des services secrets russes. Ce «système d'escamotage des échantillons positifs» aurait été instauré dès 2011 par la Russie et aurait duré jusqu'en août 2015, au bénéfice d'athlètes russes de nombreux sports olympiques d'été et d'hiver lors de compétitions internationales organisées en Russie.

En ce qui concerne l'athlétisme, des échantillons issus des contrôles antidopage des Mondiaux de 2013 à Moscou ont eux aussi été échangés, avant que la Fédération internationale (IAAF) ne les récupère pour les analyser, indique le rapport. «A la fin des Mondiaux de Moscou, le laboratoire (de Moscou) a mis de côté des échantillons positifs qui devaient être échangés, puis a enlevé les bouchons (de ces échantillons) et a remplacé l'urine sale avant que les échantillons propres ne soient envoyés à un autre laboratoire, sur instruction de l'IAAF», peut-on lire.

L'AMA a appelé à l'exclusion de la Russie de tous les événements internationaux peu après la publication du rapport McLaren. «L'AMA appelle le mouvement sportif à empêcher la participation des athlètes russes aux compétitions internationales, y compris les JO de Rio, tant que (la Russie) n'aura pas réalisé un 'changement de culture'», a-t-elle indiqué. Le rapport McLaren n'avait en revanche fait aucune recommandation concernant d'éventuelles sanctions.

Président du CIO, Thomas Bach n'a pas tardé à réagir à la publication du rapport. Les conclusions sur un «système de dopage d'Etat sécurisé» mis en place par la Russie démontrent «une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité des sports et des Jeux olympiques», a lâché l'Allemand.

«Le CIO n'hésitera pas à prendre les sanctions les plus strictes possibles, contre tout individu et toute fédération impliqué(e)», a ajouté M. Bach dans un communiqué. Il a annoncé une réunion téléphonique de la commission exécutive du CIO mardi, lors de laquelle «pourraient être prises des mesures provisoires et des sanctions par rapport aux Jeux de Rio 2016».


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