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Lors d’une interview accordée au journal Le Monde le 6 février, Abdelhak Khim, patron du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) – organisme chargé de lutter contre le terrorisme et le crime transnational au Maroc –, a déploré le manque de coopération de l’Algérie sur les questions sécuritaires.

Cette absence de coordination entre les services de renseignements des deux pays expliquerait, selon lui, le risque de voir Daesh s’implanter durablement au Sahel, après s'être délocalisé de la zone irako-syrienne. En outre, il a estimé que le soutien algérien au Front Polisario, qui réclame le droit à l'autodétermination du Sahara occidental, était un facteur aggravant pour la situation sécuritaire dans la région.

«Daesh n’a pas disparu. Il y a eu une délocalisation: ils se sont réorientés vers la zone sahélo-saharienne et en Libye. Là où ils trouvent des zones perturbées, ils s’installent. Cela constitue une menace pour le Maroc et pour toute la région. Nous menons un échange de renseignements avec les pays qui s’intéressent à cette région», a déclaré le haut responsable sécuritaire à ce propos, avant d'ajouter: «Le problème est la non-collaboration des Algériens». Abdelhak Khim est allé plus loin dans sa critique de la politique sécuritaire menée par Alger, en affirmant, sans ambages, «qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) continu de contrôler le Sud de l’Algérie et le Nord du Mali».

Pour rappel, la situation instable au Mali, en Libye ainsi que l'emprise de Boko Haram au Nigeria, au Tchad, au Cameroun et au sud du Niger, demeure une source d’inquiétude pour l’ANP qui a été contrainte de mobiliser d'importantes troupes le long des frontières nationales.