Au cours de la matinée du 18 décembre, un homme muni d’un burin ainsi que d’un marteau a lourdement endommagé une statue en s’attaquant à son visage et à ses seins malgré les vives protestations des passants, à Sétif. Il a fallu attendre l’intervention de la police pour mettre fin à cet acte de barbarie. Un dispositif de sécurité a par la suite été déployé.

Sur les réseaux sociaux, l'indignation était généralisée contre l'acte de cet homme, vêtu d'un qamis salafiste. De nombreux internautes n'ont pas hésité à faire part de leur émotion face à cet incident. Pour certains, cet acte est le reflet de la persistance des idéologies extrémistes au sein de la société et qui ont, par le passé, mené le pays vers la guerre civile.

Dans un communiqué, le ministre de la Culture Azedine Mihoubi (originaire de Sétif), a dénoncé avec une grande consternation le comportement hystérique d’une personne qui a essayé à l’aide d’un marteau de détruire et de défigurer l’œuvre Ain el-Fouara. “La police a arrêté l’auteur et la justice déterminera les motifs de cet acte odieux et condamnable”, a-t-il ajouté, promettant une “restauration rapide des parties endommagées de ce chef-d‘œuvre”. Selon le ministre, “des spécialistes sont déjà sur place pour déterminer l‘étendue et la nature des dommages et adopter les normes de restauration appropriées”.

La fontaine d'Aïn el-Fouara est un monument emblématique de Sétif. La statue, oeuvre du sculpteur français Francis de Saint-Vidal, a été réalisée spécialement pour la ville et installée en 1899. Bien que datant de la colonisation française, les Sétifiens y sont très attachés. En l’espace de 20 ans, cette statue a essuyé plusieurs tentatives de destruction. En avril 1997, elle avait fait l’objet d’un attentat à la bombe, heureusement restaurée en 48 heures après une exceptionnelle mobilisation des habitants de Sétif. En février 2006, une fois de plus, un individu s'en était pris –sans succès– à la statue -lui aussi- à l'aide d'un marteau.