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L’un des procès les plus suivis en Algérie vient de connaître son épilogue. Rafik Khalifa a été condamné par le tribunal criminel de Blida, à une peine de 18 ans de prison ferme pour «association de malfaiteurs, vol, faux et usage de faux». Le tribunal a en outre ordonné la saisie de ses biens et l’a par ailleurs condamné à une amende d’un million de dinars.

Rafik Khalifa, de son nom complet Abdelmoumène Rafik Khalifa, est né en 1966 à Béjaia, fils de l'ancien ministre Laroussi Khalifa, Son grand-oncle n'est qu'autre que le poète Mohamed Laïd Al-Khalifa. L'homme d'affaire de 49 ans, longtemps surnommé le «Bill Gates africain» en raison de sa réussite, a été surtout accusé d'avoir organisé la faillite de son groupe pour s'enrichir.

Depuis le 4 mai 2015, Rafik Khalifa comparaissait devant le tribunal criminel de Blida. Lors d’un premier procès en 2007, il avait été condamné par contumace à la prison à vie. Le 7 juin dernier, le procureur avait requis contre la même peine de prison à perpétuité. Dans son réquisitoire, le procureur a accusé que «l’objectif de cette banque n’était pas l’investissement mais le pillage de l’argent des déposants».

A la fin des années 1990, Rafik Khalifa avait lancé une banque portant son nom, autour de laquelle ont ensuite été créées plusieurs autres entreprises, dont une compagnie aérienne. Alors qu’à ses débuts, il n’était que propriétaire d’une petite pharmacie. Les taux intéressants que proposait sa banque lui avaient permis de drainer d’importants fonds vers sa structure.

Rafik Khalifa avait en effet réussi à convaincre les sociétés publiques et les œuvres sociales à faire confiance à son groupe bancaire. M. Khalifa est allé jusqu’à sponsoriser l’Olympique de Marseille, club de football français, s’affichant en outre aux côtés des autorisés algériennes. C’est en 2003 que la descente aux enfers a commencé pour Rafik Khalifa, lorsque le groupe s’est effondré engendrant des pertes estimées entre 1,5 et 5 milliards de dollars.

En faillite, Rafik Khalifa, qui a voulu échapper à la justice, prend les jambes à son coup et rejoint la Grande Bretagne d’où il sera extradé en 2013.