djamila_bouhired.jpg
Sur une vidéo de la séance, relayée par des médias locaux, l'élue Yamina Zoghlami, du parti Ennahda, annonce la mort de Mme Bouhired, l'air attristé. Président de séance, Abdelfattah Mourou, issu de la même formation, prend à son tour la parole.

«S'il y a quelqu'un d'autre qui est mort, vous me le dites pour réciter la fatiha pour tout le monde», déclare-t-il, tandis que les députés commencent à se lever pour rendre un hommage. La fatiha est alors récitée pour rendre hommage à l'âme du défunt.

Quelque temps après, Abdelfattah Mourou, également vice-président du Parlement, intervient à nouveau, manifestement mécontent, pour faire état d'un message de l'ambassade d'Algérie en Tunisie. «On vient d'être informé par l'ambassade algérienne qu'elle est en vie. (...) Madame Zoghlami, tu as tué cette femme et nous avons lu la fatiha alors qu'elle est encore en vie!», s'exclame-t-il, d'après la bande sonore mise en ligne par la radio privée Jawhara FM. Le responsable ne cache pas son embarras. «Qu'est-ce qu'on fait de la fatiha maintenant?», s'interroge-t-il, avant de sermonner la députée. «Vérifiez avant de nous demander de réciter la fatiha», insiste-t-il.

Née à Alger en 1935 d'un père algérien et d'une mère tunisienne, Djamila Bouhired est une figure historique et collaboratrice de Yacef Saadi chef de la Zone autonome d'Alger durant la guerre d'indépendance. Arrêtée, torturée et condamnée à mort, elle est finalement libérée et graciée en 1962. Après sa libération, elle travaille avec Jacques Vergès -qu'elle épousera en 1965- sur Révolution africaine, un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines.