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Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a obtenu les données grâce à une source confidentielle. Il les a partagées avec le Consortium international des journalistes d'enquête (ICIJ) et avec ses partenaires médias, dont Le Monde, The Guardian et la BBC. Plus de 370 journalistes de 76 pays ont collaboré à cette vaste enquête surnommée «Panama Papers».

«C'est la plus grosse fuite de l'histoire», dit Frederik Obermaier, un des journalistes allemands ayant obtenu les données.

«On y trouve non seulement des gens qui font de l'évasion fiscale, mais aussi des criminels tentant de dissimuler leurs crimes, des dictateurs et des autocrates transférant des fonds publics à l'étranger et des collectionneurs d'art cherchant à camoufler la propriété de certains tableaux», dit-il.

La fuite de données provient d'un des plus importants fournisseurs de sociétés-écrans au monde, le cabinet panaméen Mossack Fonseca.

Leaders mondiaux, sportifs richissimes, au total 140 personnalités sont citées dans les Panama Papers. Ces personnalités ont en commun d'avoir fait enregistrer des sociétés offshore dans des paradis fiscaux par le cabinet panaméen Mossack Fonseca, qui a une succursale à Genève laquelle gérerait 17% des sociétés actives de ce cabinet.

Abdeslam Bouchouareb possède une société dénommée Royal arrival Corp, basée au Panama, et un compte dans la banque suisse Nbad private SA. Royal arrival Corp, qui opère dans les domaines des transactions commerciales et le transport maritime, est gérée via la société Compagnie d'études et de conseil (CEC), basée au Luxembourg, selon les documents révélés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).

La Compagnie d’études et de conseils a affirmé avoir décidé, avec l’accord de Bouchourab, de «suspendre toute utilisation de la société Royal Arrival Corp» le temps de son mandat, rapporte le journal Le Monde qui a eu accès aux documents du Süddeutsche Zeitung.

«M. Bouchourab nous a demandé de geler cette société le temps de son mandat», a précisé CEC au Consortium international des journalistes d’investigation.

Par ailleurs, la firme panaméenne Mossack Fonseca a enregistré, au début des années 2000, une myriade de sociétés offshore pour le compte de Farid Bedjaoui, 46 ans, golden boy de nationalité algérienne, française et canadienne, dont le dernier lieu de résidence connu est Dubaï. Aujourd’hui en cavale, Farid Bedjaoui est fortement lié à l'affaire Saipem, une filiale du groupe pétrolier italien ENI soupçonnée de corruption en Algérie par la justice italienne.

Pour rappel, la justice italienne enquête depuis 2013 sur un versement de 198 millions d’euros effectué par Saipem à des intermédiaires proches de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l’énergie de 1999 à 2010, en contrepartie de plus de 8 milliards d’euros de contrats signés avec la Sonatrach.

Le 17 mars 2016, Chakib Khelil, en fuite depuis trois ans et soupçonné de corruption, est revenu, en toute impunité, en Algérie. Ainsi, l’affaire Sonatrach a été enterrée, le mandat d’arrêt international contre M. Khelil annulé, le juge qui a instruit l’affaire muté et le procureur général, Belkacem Zeghmati, limogé.