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Tôt dans la matinée d'hier, le quartier populaire Ibn Sina, ex-Victor Hugo, a, en dépit du calme relatif y régnant, été toutefois investi par un important dispositif de sécurité composé des éléments de la brigade antiémeute, le quadrillant dans toutes ses places, ses artères et ses principaux accès.

Le déploiement d'un tel dispositif se veut être un rempart visant à contenir d'abord la violente manifestation qui s'est déclenchée en fin de semaine suite à la dernière opération de relogement ayant concerné 315 familles.

D'autant qu'au milieu de la matinée d'hier, plusieurs jeunes ont tenté de reprendre la manifestation en barricadant plusieurs ruelles à l'aide de pneus et autres objets et débris.

Aussi, ledit bouclier, constitué de policiers, se dresse également en tant que premier obstacle devant éviter que «la contagion» des émeutes puisse gagner le stade Ahmed-Zabana abritant le match de LC d'Afrique opposant le MC Oran au club marocain de Kawkeb Marrakech. «La mise en place d'un tel dispositif est logique et tout à fait naturel lorsqu'il s'agit de sécuriser une rencontre de football», dira un officier de police, la route principale reliant le stade Zabana au quartier du même nom.

Plusieurs dizaines de familles, se sentant lésées de leur droit le plus élémentaire, le logement social; se sont sorties aussitôt dans la rue. Et ce fut alors le grand brouhaha marquant le début des émeutes.

Comme à l'accoutumée, de telles opérations de relogement sont souvent marquées par la montée en flèche de la colère des familles s'estimant écartées. Celles-ci, se comptant par plusieurs dizaines, n'ont trouvé rien de mieux à faire pour manifester leur irritation, que d'investir la rue. C'est le cas donc du quartier populaire Ibn Sina, ex-Victor Hugo (Tirigou) qui a été le théâtre de violentes émeutes qui ont opposé les forces de l'ordre à plusieurs manifestants ayant violement investi la rue durant les dernières 48 heures.

Les manifestants et les policiers se sont livrés au jeu des échanges de cailloux et de bombes lacrymogènes. Même si les policiers n'avancent aucun bilan et encore moins des chiffres ne serait-ce qu'approximatifs sur une telle sortie, plus d'un indiquent que «plusieurs blessés sans gravité ont été recensés et plusieurs interpellations ont été opérées parmi les manifestants».

Aux dernières informations, les policiers de la brigade antiémeute auraient été sommés de faite taire le langage des fusils en lançant les bombes lacrymogènes.