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Benjamin Netanyahu a annoncé qu'il allait s'entretenir dimanche soir avec le président américain Donald Trump, dont l'entrée en fonction a encouragé le lancement de projets de colonisation à Jérusalem-est.

La mairie sioniste de Jérusalem a donné son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, a annoncé dimanche un conseiller municipal sioniste.

Parallèlement, la droite dure au sein du gouvernement a lancé une campagne de pression sur Netanyahu en faveur d'une annexion de Maalé Adoumim, une importante colonie de Cisjordanie occupée.

Selon un projet de loi présenté par deux députés de la majorité qui devait être discuté dimanche par le cabinet de sécurité, l'Etat sioniste annexerait Maalé Adoumim ainsi qu'un secteur reliant cette colonie à Jérusalem. Une telle décision couperait en deux la Cisjordanie et rendrait pratiquement impossible la création d'un Etat palestinien viable bénéficiant d'une continuité géographique.

Située à l'est de Jérusalem et créée en 1975, Maalé Adoumim est la troisième colonie la plus peuplée de Cisjordanie.

À Jérusalem-est, les permis de construire des logements avaient été gelés fin décembre à la demande de Netanyahu en attendant l'arrivée de M. Trump à la Maison-Blanche, a précisé à l'AFP, le sioniste, Meïr Turjeman, président de la commission de la construction et de planification de la municipalité de Jérusalem.

Ces logements seront construits dans les quartiers de colonisation de Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo, a-t-il précisé.

Selon Turjeman, «les règles du jeu ont changé avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n'avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama». «Ces 566 logements ne sont qu'un coup d'envoi. Nous avons des plans pour la construction de 11.000 logements qui attendent les autorisations», dans les quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, a-t-il ajouté.

Le maire de Jérusalem, le sioniste, Nir Barkat a précisé dans un communiqué que 105 logements vont également être construits dans les quartiers palestiniens. "Nous avons connu huit années difficiles avec Barack Obama qui faisait pression pour un gel de la construction", a ajouté le maire.

Netanyahu s'est lui aussi chaudement félicité de l'arrivée au pouvoir de M. Trump après avoir entretenu des relations tendues avec son prédécesseur, critique sur la question des colonies présentées comme un des obstacles à la reprise des négociations avec les Palestiniens gelées depuis plus de deux ans.

La tension avait atteint son paroxysme lorsque le 23 décembre 2016, pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies israéliennes.

Quelque 430.000 colons juifs vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200.000 à Jérusalem-Est la capitale légitime de l'État Palestinien.

À propos de Maalé Adoumim, la radio publique a indiqué que Netanyahu devrait se contenter d'une discussion au sein du cabinet de sécurité, sans prendre de décision en attendant une rencontre avec le président Trump qui pourrait avoir lieu en février 2017.

Pour la communauté internationale, toutes les colonies, c'est-à-dire les implantations civiles juives sur des terres occupées, sont illégales.

Benjamin Netanyahu a précisé que les relations avec les Palestiniens ne constituaient que l'un des sujets, avec «la situation en Syrie et la menace iranienne», qu'il comptait aborder dimanche soir avec le président Trump.

Selon lui «la première priorité de l'État sioniste est de lever la menace que fait peser le mauvais accord nucléaire conclu avec l'Iran».

Benjamin Netanyahu avait mené une virulente campagne contre l'accord conclu à Vienne en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne sous l'égide de l'Union européenne) qui vise à garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien, en échange d'une levée progressive des sanctions économiques contre Téhéran.

M. Obama a joué un rôle majeur dans la conclusion de cet accord, que Netanyahu a qualifié «d'erreur historique».

Avant son entrée à la Maison-Blanche, M. Trump avait affirmé que ce texte était «l'un des pires accords».