"Mille ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps", a annoncé le président colombien Juan Manuel Santos sur son compte Twitter en référence à son chef d'oeuvre "Cent ans de solitude". "Les géants ne meurent jamais", a ajouté le président colombien.

Quelques minutes plus tôt, le journaliste de la chaîne mexicaine Televisa Joaquin Lopez-Doriga avait annoncé -également sur Twitter - que l'écrivain âgé de 87 ans était "décédé à son domicile de Mexico" aux côtés de son épouse et de ses deux fils.

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Jeudi après-midi, de nombreux badauds s'étaient massés devant son domicile de Mexico, situé dans le quartier cossu de El Pedregal de San Angel, où aucun membre de sa famille ne s'était encore exprimé devant la presse. L'écrivain et photographe colombien Guillermo Angulo, ami proche de l'écrivain, a été vu en train d'arriver au domicile de l'écrivain, mais il n'a pas non plus souhaité faire de commentaire. Ces derniers jours, il se trouvait selon sa famille dans un état de santé "très fragile". Le 8 avril, il avait quitté un hôpital de Mexico après y avoir subi pendant huit jours de traitement pour une pneumonie.

Le quotidien mexicain El Universal, citant des "sources dignes de foi", avait indiqué en début de semaine que le cancer lymphatique dont avait été victime Gabriel Garcia Marquez il y a quinze ans était réapparu et s'étendait maintenant au poumons, aux ganglions et au foie.

- Une pneumonie fatale -

Mais M. Santos avait démenti cette version deux jours plus tard, affirmant que l'écrivain avait "souffert d'une pneumonie à un âge avancé". De son côté, la famille de Gabriel Garcia Marquez avait précisé que ce dernier se trouvait dans un état de santé "très fragile" mais "stable" dans sa maison de Mexico, sans faire allusion à un cancer.

Installé au Mexique depuis 1961, avec des périodes de séjour alternées à Cartagena (Colombie), Barcelone (Espagne) et La Havane, Garcia Marquez vivait depuis plusieurs années retiré de la vie publique et, lors de ses rares apparitions, ne faisait aucune déclaration à la presse. Sa dernière apparition publique remonte au 6 mars lorsqu'il était venu à la porte de sa résidence du sud de Mexico, où il vit depuis plus de 30 ans, pour recevoir des journalistes venus lui rendre visite pour son anniversaire.

Le Colombien est considéré comme l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole. L’œuvre qui lui a valu la célébrité est "Cent ans de solitude", roman publié en 1967, traduit depuis en 35 langues et vendu à plus de 30 millions d'exemplaires. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1982. La célèbre académie avait alors salué une oeuvre "où s'allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d'un univers poétique reflétant la vie et les conflits d'un continent".

Sa dernière oeuvre, "Mémoire de mes putains tristes", est parue en 2004.