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Le romancier et journaliste Kamel Daoud est régulièrement la cible d’insultes et de critiques. Cette fois, il est menacé de mort. Le dirigeant salafiste Abdelfatah Hamadache a lancé mardi 16 décembre une fatwa contre l’auteur de "Meursault, contre-enquête".

L’écrivain, qui refuse de se laisse impressionner, n’a pas tardé à réagir. D’après les informations de France 24, Kamel Daoud s’est rendu le mercredi 17 décembre dans un commissariat d'Oran, pour déposer plainte contre son pourfendeur pour menace de mort.

"Je trouve ça dramatique dans un pays qui a beaucoup souffert, mais il ne faut pas y accorder plus d’importance que cela", confie Kamel Daoud à France 24. "Abdelfatah Hamadache est un simple clown islamiste. C’est un homme médiatique qui a un sens de la comédie très poussé. Mais j’ai toujours pensé à haute voix et je ne vais pas m’arrêter parce qu’il a émis une menace de mort", poursuit l’auteur.

Plus tôt dans la journée, Kamel Daoud avait publié sur son mur Facebook : "Fatwa pour me tuer émise par le mouvement salafiste algérien. Signé par le Abd El Fettah Hamdache. Voilà où mène le sentiment d'impunité chez ces gens là." Il précise sa pensée : "Depuis quelques mois, il y a une poussée des islamistes en Algérie et il n’y a pas de ligne rouge. Pas de réaction politique", regrette l’écrivain.

Abdelfatah Hamadache, chef du parti interdit du Front de la Sahwa islamique salafiste, a émis mardi 16 décembre 2014, sur sa page Facebook une fatwa contre Kamel Daoud, le qualifiant d’ennemi de l’islam et de la langue arabe, d’écrivain sionisé qui insulte Allah et le Coran. « ... si la charia islamique était appliquée en Algérie, le châtiment contre lui aurait été la mort pour apostasie et hérésie» écrit-il.

La menace de mort d’Abdelfatah Hamadache a soulevé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. Elle réveille en effet le douloureux souvenir des années 1990. Des dizaines d'intellectuels avaient été assassinés à la suite d'une fatwa proclamant que "ceux qui nous combattent par la plume doivent périr par l'épée".