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Des affrontements ont commencé à la fin de la prière à Imzouren, une ville du nord du Maroc, et ont continué jusqu'en fin d'après-midi, a relaté un militant local.

Des centaines de jeunes ont lancé des pierres aux policiers de l'antiémeute, qui ont riposté en les aspergeant d'eau, en leur jetant des pierres et en fonçant sur eux avec leur bouclier pour tenter de les disperser, a indiqué un reporter marocain sur les lieux.

Des médias marocains ont diffusé sur Internet des photos et des vidéos des échauffourées, dont le bilan n'a pu être déterminé pour l'heure.

Une manifestation nocturne a ensuite eu lieu, sans incident.

Une directive de boycott des prêches dans les mosquées a par ailleurs été respectée vendredi dans la ville d'Imzouren. Les résidents font également la grève et presque tous les commerces sont demeurés fermés, a soutenu l'activiste.

La grève générale a commencé dans la ville avoisinante d'Al-Hoceïma après que le «hirak», un mouvement de contestation dont le nom signifie «la mouvance», eut lancé l'idée.

La région du Rif est secouée par de nombreuses manifestations depuis octobre, lorsqu'un poissonnier est mort broyé dans la benne d'un camion à ordure au moment où il voulait s'opposer à la destruction de sa marchandise saisie par la police.

Les manifestants réclament le développement de la région du Rif, qu'ils considèrent comme «marginalisée».

Des manifestations nocturnes se sont déroulées quotidiennement depuis une semaine après que le chef de cette agitation populaire, Nasser Zefzafi, eut été interpellé lundi et accusé «d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État».

Mis à part quelques affrontements qui sont survenus la fin de semaine dernière, le mouvement d'opposition était pacifique dans la ville d'Al-Hoceïma.

La situation est toutefois plus explosive à Imzouren. «Le problème à Imzouren est que les autorités empêchent les gens de se rassembler, ou de venir manifester depuis les villages voisins, ce qui crée beaucoup de tensions», a dénoncé le militant.