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Le 6 décembre 2017, Emmanuel Macron arrive dans le pays pour une visite éclair, dix mois après son passage alors qu'il était candidat à l'élection présidentielle en France. Le soir même, il doit prendre l'avion pour le Qatar, dernière étape d'une tournée en Afrique et au Moyen-Orient parfois délicate, comme en témoignent les événements et les expressions polémiques qui ont émaillé son séjour au Burkina Faso.

Pour l'Elysée, il s'agit d'une visite d'«amitié et de travail» et non pas d'une visite d'Etat qui devrait être organisée ultérieurement et dont la date n'a pas encore été fixée. Manière peut-être de ne pas faire trop monter les enjeux? Si c'était le cas, le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est chargé de rappeler l'importance de l'Algérie: «L’Algérie, c’est un pays clé pour la stabilité d’une région instable … il est donc essentiel que nous ayons des relations fortes avec l’Algérie, que d’ailleurs nous passions au stade de relations plus apaisées avec l’Algérie», a-t-il ainsi déclaré sur CNews ce 5 décembre.

Et l'apaisement passera sans doute par l'évocation du passé colonial et de la guerre de révolution nationale. Emmanuel Macron a, à cet égard, annoncé la couleur dans un entretien avec la chaîne de télévision Trace Africa le 3 décembre. Soulignant qu’il n’y aurait «ni déni, ni repentance» quant à l'histoire coloniale de la France. «Je pense que la réparation est mémorielle ... Je ne vais pas dire que la France va … reconnaître ou indemniser, ça serait totalement ridicule», a encore lancé le président français.

En juillet 2017, à l'occasion des 55 ans de l'indépendance, Abdelaziz Bouteflika avait exigé des excuses de la France. «Notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d'hier, la France», avait-il déclaré alors que François Hollande avait déjà reconnu devant le Parlement, le 20 décembre 2012, «les souffrances» infligées par la colonisation française. Après avoir déjà qualifié la colonisation de «crime contre l'humanité» en février 2017, Emmanuel Macron pourrait donc faire une déclaration dans ce sens, sur le sol algérien. Ne serait-ce que pour clarifier une dernière fois sa position sur le sujet, alors qu'il évoquait en novembre 2016 des éléments positifs de la colonisation.