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Placés sous mandat de dépôt en plein mois de ramadan, le commerçant de 27 ans et son ami âgé de 28 ans attendent leur procès.

Le 14 juin, la gendarmerie nationale publie un communiqué cinglant. Les deux prévenus sont présentés comme les membres d’un «dangereux réseau criminel international» qui «diffuse des publications, des vidéo publicitaires, des articles et des caricatures blasphématoires contre Allah et offensants à l’égard des envoyés de Dieu et l’islam en général sur un site électronique».

Un contenu qui selon les services de sécurité «dénaturait des versets du Coran et des Hadiths du prophète, des délits punis par la loi».

Une connaissance de Rachid Faudil, bien au fait des ses activités électroniques, affirme sous couvert d’anonymat que ce dernier est le contributeur actif de deux interfaces Facebook comptant chacune plusieurs milliers de sympathisants.

Dans son communiqué, la gendarmerie affirme que «le réseau qui s’activait dans plusieurs wilayas était en relation avec des ramifications internationales de prosélytisme anti-musulman dans des pays du Proche-Orient, notamment la Syrie et l’Egypte». Des allégations jugées «absurdes» par la source proche de Rachid Faudil.

Dans un entretien publié le 17 juin par le quotidien El Watan, Maître Bakouri Amirouche, l’avocate de Rachid Faudil, précise que «contrairement à ce que raconte la presse, l’affaire n’a rien d’international. Elle est purement locale. Mon client n’est pas un athée convaincu».

Selon l’avocate, l’activiste ne sera pas «poursuivi pour appartenance à un réseau international mais pour offense au Prophète et atteinte aux préceptes de l’islam selon l’article 144 bis 2 du code pénal», qui requiert une peine de trois à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 50.000 à 100.000 DZD, ou l’une de ces deux peines seulement, pour «quiconque offense le prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen».

Ce texte de loi, souvent évoqué pour juger les litiges à caractère religieux impliquant notamment les non-jeûneurs, est pourtant en contradiction avec l’article 36 de la Constitution qui garantit «l’inviolabilité de la liberté de conscience et d’opinion».