Dans la matinée, ces députés ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et appelé au retrait pur et simple de la loi de finances 2016, qu'ils jugent "impopulaire" dans la mesure où il contient des articles en faveur de la privatisation et de la hausse des prix de certains produits et services. Une situation qui a vite dégénéré pour que les insultes se transforment en une bagarre entre pro et anti loi de finances 2016.

Cette contestation s'est poursuivie en dehors de l'hémicycle pour se déplacer dans la rue en forme de sit-in improvisé.

Etant minoritaires au Parlement, le Front des Forces socialistes (FFS, 27 sièges), le Parti des Travailleurs (PT, 24 sièges) et le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP, formation islamiste avec 49 sièges), disent craindre que ces mesures "affecteront davantage le pouvoir d'achat des couches démunies" alors que la majorité parlementaire soutient le gouvernement.

La loi de finances 2016, présenté par le gouvernement, contient des articles qui permettent de revoir à la hausse les taxes sur les produits d'énergie, mais la proposition la plus controversée est l'article 71 qui procure des pouvoirs au ministre des Finances d'annuler ou de geler des projets sans l'aval de l'APN.

Ces mesures de la loi de finances 2016 sont proposées dans un contexte de recul de près de 50 % des prix des hydrocarbures et donc des revenus du pays qui compte à 95 % sur les recettes du gaz et du pétrole pour financer ses projets et subventionner des produits alimentaires, l'énergie, la santé et l'éducation.

Pour rappel, le Parlement compte 462 sièges. Les partis au pouvoir, à savoir le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement National démocratique (RND), totalisent à eux deux 272 sièges.

La loi de finances, élaboré sur la base d'un prix de référence du baril du pétrole de 37 dollars et d'un taux de change de 98 DZD pour 1 dollar, prévoit une croissance économique hors hydrocarbures de 4,6% et une inflation de 4%.

Il prévoit des dépenses globales de 7.984,1 milliards DZD, en baisse de 9% par rapport à 2015, composées de 4.807.3 milliards DZD de dépenses de fonctionnement et de 3.176.8 milliards DZD de dépenses d'équipement.

Il table sur des recettes de 4.747,43 milliards DZD (- 4,3% par rapport à 2015).