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Qui va succéder à Bouteflika? La question est sur toutes les lèvres des algériens. Deux jours après le limogeage du général Toufik, les préparatifs de l’après-Bouteflika s’accélèrent. Le Président et son entourage, qui contrôlent désormais l’armée ainsi que les services de renseignements, peuvent s’atteler à préparer la succession d’Abdelaziz Bouteflika en toute sérénité.

Abdelaziz Bouteflika, bien que affaibli par la maladie à la suite d’un AVC, compte bien contrôler sa succession. C’est du moins l’avis du politologue Rachid Grim pour qui, «maintenant, on passe à la deuxième étape: la succession du Président de 78 ans. Il se prépare à laisser le pouvoir mais en contrôlant sa propre succession».

Signe du choc qu’il a provoqué à Alger, le limogeage du tout-puissant patron du département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) depuis un quart de siècle a fait lundi la une de toute la presse, qui titrait sur «la fin d’une époque». Après 16 ans à la tête de l’État, Bouteflika «est aujourd’hui seul sur la scène», résume Rachid Grim, au lendemain de l’annonce de la mise à la retraite du «Dieu de l’Algérie», le surnom donné au général Toufik.

Selon un ancien fonctionnaire de la Présidence, «Bouteflika prend des conseils mais décide lui-même malgré sa maladie parce que personne ne connait le sérail autant que lui».

En dépit du fait que Bouteflika avait affirmé, en juillet dernier, qu’il souhaitait finir son quatrième mandat qui s’achève en 2019, le pouvoir se prépare au pire et prévoit la succession d’ores et déjà. Mais qui succédera à Abdelaziz Bouteflika ?

Saïd Bouteflika président?
Pour certains observateurs, Saïd Bouteflika, le frère du Président va lui succéder. Une hypothèse à laquelle ne croit pas Rachid Grim, qui est d’avis que «Bouteflika veut juste mettre ses proches à l’abri d’éventuels règlements de compte après son départ». Selon le directeur de cabinet de la Présidence, «le Président ne prépare pas son frère à lui succéder, Saïd Bouteflika n’est pas quelqu’un qui est en train d’agir en ce sens».

Agé de 58 ans, Saïd Bouteflika, ancien syndicaliste et ancien professeur à l’université des sciences et de la technologie de Houari Boumediènne, a rejoint la Présidence comme conseiller spécial à l’élection de son frère aîné, en 1999.