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Arborant pour certains «Médecins en colère» sur des brassards ou des masques chirurgicaux noirs et scandant «Résidents, dignité!», les manifestants ont réussi à se regrouper durant environ sept heures devant la Grande Poste d’Alger.

Ce rassemblement a eu lieu malgré les très nombreux policiers, en uniforme et en civil, déployés depuis le début de matinée et qui filtraient de façon stricte l’accès au quartier.

Quelque 300 manifestants ont par ailleurs dans la matinée réussi à échapper à la vigilance policière et à marcher vers le siège de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Parvenus à une centaine de mètres du bâtiment, ils ont été encerclés par des renforts de police et contraints de faire demi-tour jusqu’à la Grande Poste.

Les manifestants ont finalement quitté sans incident en fin d’après-midi le parvis qu’ils avaient occupé.

Une délégation a été reçue dans l’après-midi par le président de l’APN, Saïd Bouhadja, qui a proposé sa médiation entre les résidents et le gouvernement, a déclaré aux manifestants Meriem Hadjab, une responsable du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Les quelque 13.000 résidents réclament l’abrogation du «service civil» les obligeant à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées, au terme de leurs longues études (sept ans de médecine générale plus quatre ou cinq ans de spécialisation), en plus des 12 mois de service militaire obligatoire.

Ils demandent aussi une réforme de leur formation, la révision du statut de «résident» et de pouvoir bénéficier, comme les autres Algériens, des dispenses de service militaire après 30 ans. «Notre action se poursuivra jusqu’à la suppression du service civil», a assuré Lokmane, médecin résident du service orthopédie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bab El Oued. «Service civil: y en a marre! Service militaire: y en a marre!», ont notamment scandé les manifestants.

Le 3 janvier, une tentative de manifestation de résidents dans les rues d’Alger avait ainsi été violemment dispersée par la police, faisant 20 blessés parmi les manifestants, selon le Camra. Les images de médecins en sang avaient suscité des réactions choquées sur les réseaux sociaux.