ballon_adidas.jpg
Ali Fergani, l’un des héros vainqueurs de l’Allemagne au Mondial-1982 au 1er tour estime que la FAF opte pour un étranger par «manque de confiance vis-à-vis des entraineurs locaux».

Fergani, qui fut l’entraîneur des Fennecs durant la CAN-1996, souligne qu’il y en a «qui sont capables de mener à bien cette mission».

La légende vivante Rabah Madjer, qui donna son nom à une talonnade, abonde dans le même sens en affirmant que «ces dernières années, la FAF marginalise ce qui est local. C’est malheureusement un complexe».

«Je n’ai rien contre les entraîneurs étrangers, je les respecte mais combien de Coupe d’Afrique avons-nous gagné avec ces entraîneurs étrangers? Rien!», assène encore l’ancienne star du FC Porto. «Avec cette politique de recours aux coachs étrangers, nous ne sommes pas sortis de l’auberge».

L’analyse de Madjer doit cependant être relativisée. Quand l’Algérie a gagné sa seule CAN en 1990, le sélectionneur était en effet algérien: Abdelhamid Kermali. Mais la meilleure performance de l’Algérie dans un Mondial, le 8e de finale époustouflant perdu contre l’Allemagne en 2014, s’est réalisée avec un étranger sur le banc: le Franco-Bosnien à poigne Vahid Halilhodzic.

Ces derniers mois ont été marqués par une valse incroyable des entraîneurs à la tête des Verts: trois titulaires étrangers et un intérimaire algérien se sont succédé en 2016, dont Leekens qui n’aura tenu que trois mois…

Fergani dénonce «une erreur de casting» récurrente en déplorant le choix du Français Christian Gourcuff (août 2014-avril 2016), «un entraîneur de club qui n’avait jamais entrainé une sélection nationale».

Son successeur, le Serbe Milovan Rajevac (juin à octobre 2016) fut pour Fergani «une catastrophe», écarté «parce que des joueurs se sont ligués contre lui et que, bizarrement, la Fédération les a suivis».

«Ce n’est pas bon qu’il y ait autant d’entraîneurs en si peu de temps», assène encore Fergani, en précisant qu’il «faudrait une direction technique forte, très forte et ne pas laisser tout faire par le président de la Fédération».

Fergani assure encore «qu’il y a des entraîneurs locaux qui feraient très bien l’affaire». Pour lui, la FAF pourrait ramener «une pointure» étrangère et lui assigner comme adjoint un jeune entraîneur algérien qui prendrait la relève par la suite.

Il cite pour exemple, entre autres, Kheïreddine Madoui, Abdelkader Amrani, Adel Amrouche qui «mériteraient qu’on leur donne leur chance».

«A-t-on besoin d’un entraîneur étranger pour servir notre football, pour servir l’équipe nationale? Je ne le pense pas», tranche plus abruptement Madjer.

«L’Algérie est une grande nation du football qui a formé de grands joueurs et de grands entraîneurs», martèle encore celui qui fut aussi sélectionneur (1993-1995).

Lors du départ de Gourcuff, la FAF avait commenté sur son site internet: «Les techniciens de très haut niveau sont excessivement chers».

Madjer réfute cet argument et pointe du doigt la précarité du poste: «Un entraineur avait été viré après un match nul face au Cameroun…».

Le Français Rolland Courbis, un temps sondé, avait refusé, déclarant plus tard: «Le contrat proposé était résiliable tous les mois pendant vingt mois! C’est comme un contrat d’un mois renouvelable, c’est inenvisageable».

Face à l’absence de candidats après Rajevac, «on a été cherché Leekens qui avait déjà officié à la tête des Verts en 2003 avant d’être viré. Il est revenu pour sauver ces gens-là, parce qu’ils n’ont trouvé personne d’autre», tacle encore Madjer.

«Je suis triste pour mon pays. Je suis triste pour le football et l’équipe nationale de mon pays», conclut Madjer.