das_auto.jpg Photo: L’ingénieur Ferdinand Porsche (gauche) et Adolf Hitler examinent un modèle prototype de la Volkswagen Coccinelle en 1933

Les rumeurs entourant le départ de M. Winterkorn ne cessent de s'amplifier depuis que le scandale a éclaté lundi, Il reste cependant en poste jusqu'à nouvel ordre. Le quotidien berlinois Tagesspiegel a notamment rapporté mardi que M. Winterkorn, qui dirige le constructeur depuis 2007, a perdu la confiance du conseil de surveillance et sera démis de ses fonctions vendredi lors d'une réunion de l'organe de contrôle. Il serait remplacé par le patron de Porsche, Matthias Müller.

Le ministre de l'Économie de l'État régional de Basse-Saxe, qui possède 20 % de Volkswagen, a pour sa part prévenu mardi que «bien sûr» des têtes allaient tomber dans cette affaire. «Il s'agira d'établir qui savait quoi, qui a pris les décisions», a dit Olaf Lies, qui est l'un des membres du conseil de surveillance. M. Lies a aussi appelé que Volkswagen fabrique toujours «d'excellents produits».

Volkswagen encourt des amendes d'un montant maximal de 18 milliards de dollars dans le seul volet américain de ce scandale. Un recours collectif a aussi été déposé aux États-Unis et au Canada, et une enquête pénale est aussi en cours selon des médias locaux.

Le scandale prend de plus en plus une ampleur internationale. La Corée du Sud, la Suisse et la France ont aussi ouvert des enquêtes. «J'ai saisi l'Agence fédérale américaine de protection de l'environnement pour obtenir tous les éléments d'information pertinents, permettant d'apprécier la nature de la fraude et les moyens mis en œuvre pour la détecter», a déclaré la ministre française de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, Ségolène Royal.

L'Allemagne de son côté avait annoncé lundi qu'elle enquêtait pour déterminer si les Volkswagen vendues sur son territoire étaient concernées. Les constructeurs Daimler-Mercedes et BMW, qui pourraient aussi être visés, ont assuré que les accusations contre Volkswagen ne les concernaient pas.

Le ministre allemand de l'Économie, Sigmar Gabriel, avait pour sa part admis lundi qu'il craint que le scandale n'entache «la réputation excellente et justifiée de l'industrie automobile allemande».

Pour information, Volkswagen, c'est Audi, Skoda, Seat, Porsche, Bentley, Bugatti, Lamborghini, Ducati, ainsi que les marques de camions Man et Scania. Près de 600.0000 personnes travaillent pour l'entreprise, dont 274.000 en Allemagne. Volkswagen est le premier constructeur mondial avec plus de 5 millions de véhicules vendus au cours des six premiers mois de 2015, dépassant de justesse Toyota.